Je tiens avant tout à remercier Charline Quarré qui m’a envoyé un petit mail pour me proposer son second roman à la lecture.
Je ne sais pas si ma critique lui plaira, mais comme pour tout je serai impartiale.
J’ai été un peu déstabilisée au départ car je mettais mis dans la tête que Julien avait quitté Eugénie. Mais Eugénie annonce à tous qu’il est mort. J’ai quand eu très vite ma réponse.
Ensuite, j’ai trouvé quelques similitudes avec le premier roman de Charline Quarré. Déjà, le prénom Julien et son emploi. L’héroïne qui travaille pour son père et également son caractère. Elle est seule, n’a pas d’amis.
Par rapport au premier roman, nous avons quelques éléments concernant sa jeunesse mais très peu. C’est réellement pour nous indiquer pourquoi elle est comme ça ou devenue comme ça.
Charline Quarré, voici sa page FB, nous relate à merveille les relations qu’Eugénie a avec sa mère. Des relations souvent conflictuelles mais une maman qui est toujours là, peut-être trop présente dans la vie de sa fille. Et même si Eugénie peut être en colère contre sa mère, elle arrive à reconnaître que sans elle, elle ne serait rien. Ces passages ont eu un écho pour moi car c’est un petit peu la période que je vis actuellement avec Mademoiselle. On crie, on gueule contre ceux que l’on aime le plus et après on s’excuse. Que ce soit Eugénie ou Mademoiselle, elles doivent chacune faire face à des éléments de leur vie très difficiles à vivre. Mais chez nous, le papa est bien présent. Même s’il y a une difficulté à se confier pour Mademoiselle. Par contre, je pense qu’Eugénie aurait aimé pouvoir se confier à son propre père.
Eugénie porte un regard extrêmement clair sur les autres mais également sur elle. Elle sait ce qu’elle a vécu, ce qu’elle vaut. Elle nous fait part, en définitive, qu’elle a été brimée dans ses sentiments, dans ses actions. Elle a toujours voulu se conformer au regard des autres, surtout les hommes qui étaient censés l’aimer. Mais cela au mépris de sa propre vie et de ce qu’elle ressentait.
D’aussi loin qu’elle se souvienne, elle s’est toujours sentie incomprise, à part. Ce qui l’empêchait d’aller vers les autres. Et lorsqu’elle se faisait un ou une ami(e), quelques mois après, celui-ci cassait la confiance qu’elle avait mis en lui. Donc, pas top pour se confier et se faire des amis dans ce cas-là. Il vaut mieux être seul que mal accompagné.
Eugénie traîne un profond mal être. Elle a honte de ce qu’elle est, de ce qu’elle est devenue : son enfance seule, sa vie, le fait d’avoir été plaquée, le fait de se barricader pour ne pas montrer ses sentiments, le fait de mentir. On n’a jamais dit la vérité à Eugénie. On pense qu’elle a été protégée mais peut-être pas assez ou pas de la façon qu’il le fallait. Elle n’a surtout pas été prise en charge comme il le fallait à la mort de son demi-frère. Personne ne s’est intéressée à ses sentiments, à ce qu’elle ressentait.
Charline Quarré mêle avec maestria les sentiments profonds, la tristesse, mais aussi des moments de joie et la description de certaines personnes qui se croient supérieures aux autres, qui sont méchantes depuis l’enfance, des gens que l’on n’aimerait pas rencontrer et avoir dans une soirée. Beaucoup de dérision, de sarcasme sur ces gens qui tentent de s’immiscer dans la vie des autres par une parole, un geste.Elle utilise également un ton agressif pour montrer qu’Eugénie veut qu’on la laisse en paix.
Charline Quarré sait détailler les sentiments sur plusieurs mois, les pleurs, ensuite la colère, l’impatience et le remords d’Eugénie.
Par contre, Charline a bien fait d’avoir écouté sa mère qui la forçait à sortir, même si la soirée s’est mal passée à 90 %.
Un élément dans ce roman ne serait-il pas autobiographique ? En effet, Charline Quarré parle de l’édition du premier roman d’Eugénie et elle n’a pas ressenti de la joie en apprenant la nouvelle.