Généralement, les livres tirés d'univers de jeu existants (pensez WoW, Star Wars, Ad&d) sont au mieux de la littérature de fanboy légèrement retardé, au pire du roman de gare dans le sens le plus insultant du terme, catégorie "Allons-y avec de la soupe lue et relue mille fois ailleurs". Malgré tout l'amour que je voue à l'univers de Battletech, on échappe pas à ce fléau. Sauf ici.
Path of glory sort - à mes yeux, je suis partial - du moule des livres de commande. L'histoire est relativement classique, il s'agit du parcours plus ou moins initiatique de l'anti-héros frustré qui finira par se découvrir une certaine grandeur. Sauf que ..
Sauf que notre anti-héros est clairement du côté obscur au début du roman, pas dans le sens moral mais de façon plus insidieuse, réaliste et enthousiasmante dans le sens que ses positions extrémistes lui paraissent être justes et bonnes. Pour une fois la psyché du personnage sort (un peu) de la facilité. De même, de second couteau qu'il est au début du roman il ne deviendra pas une bête de guerre suite à une révélation acquise auprès d'un vieux maître chinois. On ne succombe pas à la facilité dans ce livre.
Sauf qu'à la fin, il y a un prix à payer pour ses convictions, comme dans la vraie vie.
Sauf qu'en fait, le cheminement du personnage est pour une fois réaliste et ne sent pas (exagérément) la commande.
Ce qui est triste, c'est que tout en adorant ce livre au dernier degré, je suis conscient que je n'arriverai pas à vous le vendre car :
- Même si il est possible de le lire indépendamment de tout l'univers Battletech, cela enlève quand même certaines subtilités au récit (la xénophobie rampante du personnage et ses implications, le code auquel il se conforme et j'en passe)
- Même si on reste parfaitement in-intéressé par les histoires de robots géants qui se tirent dessus et que le livre ne s'en sert que très rapidement, même si dans le fond on pourrait écrire EXACTEMENT la même histoire en remplaçant le tout par la table ronde et ses protagonistes, reste que le thème rebutera les non-geeks, la ménagère de moins de cinquante ans et tous les gens de bon goût. Les robots géants c'est mignon un temps, mais il faut grandir, j'en suis conscient.
- C'est en anglais (plus américain qu'international) et cela aussi est un problème par chez nous, j'en suis également conscient.
Pour toutes ces raisons, bien que je voudrais vous forcer l'arme à la main à le lire ne serait-ce que pour en conclure qu'il n'a rien de spécial, j'accepte l'échec en partant. Toutefois, je dois vous dire que Randall N. Bills s'est attiré ma gratitude éternelle pour l'avoir écrit, et que cela m'a convaincu à nouveau que même si toutes les histoires ont déjà été écrites, il reste un intérêt à les réécrire. Quel dommage que je ne sois pas assez bon vendeur ..