Les peintures à base de produits 100 % naturels sont très en vogue en ce moment ! Mais sont-elles aussi efficaces que nos peintures traditionnelles ? Premiers éléments de réponse dans ce livre de Adam Weismann et Katy Bryce « Peintures et enduits naturels à base de chaux ou de terre » paru en 2009 .
Que faut-il vraiment penser des peintures 100 % écologiques à base de pigments naturels et de liant comme le lait, la pomme de terre, la farine, les œufs... ? Nous ne saurions vous recommander la plus grande prudence si vous souhaitez vous lancer dans ces compositions exotiques, nous disent les auteurs du livre. Pourquoi ? Simplement parce que ces formulations sont presque incapables d'offrir un rendu pérenne. L'application sur un mur se soldera majoritairement par un farinage très marqué en quelques mois. En cas de taches, il est impossible de nettoyer ces revêtements sans les endommager irrémédiablement.
Un temps de séchage plus long que les peintures industrielles
Des fabricants comme Natura commercialisent depuis plusieurs années des peintures 100 % naturelles à base de pigments de haute qualité, d'huile de lin et d'un distillat d'agrumes. Proches en performances des peintures industrielles, elles paient le prix de leur naturel par quelques limites techniques qui ne remettent pas en cause leurs qualités intrinsèques ; à savoir une légère variation des couleurs vives d'un pot à l'autre malgré une formulation identique pour chaque lot et une odeur tenace de lin qui peut persister 2 à 3 semaines après l'application. De même, le séchage, même s'il est assez rapide en surface, demande plusieurs jours pour un durcissement à cœur.
La préparation du support vraiment obligatoire pour un rendu impeccable
En dépit d'avantages évidents en terme de santé, les produits naturels nécessitent une mise en œuvre plus rigoureuse. Les points forts nommés monocouche, application sur supports non préparés, etc., semblent moins d'actualité comme le suggère Maison et Peinture. Différences dans la couvrance et le tendu obligent à une préparation des fonds minutieuse, à l'application d'un primaire et de deux couches de peinture pour que le résultat final soit à la hauteur de vos attentes. Ces recommandations sont d'autant valables quand il s'agit d'une mise en œuvre sur supports neufs avec reprise d'enduit ou plus généralement sur les fonds hétérogènes.
Des peintures industrielles de plus de plus en écologiques
La peinture, telle que nous la connaissons aujourd'hui, est le résultat de recherches avancées qui combinent un liant (huile ou résine), un solvant (produits chimiques ou aqueux), les pigments (poudre minérale ou organique) qui donnent la couleur et des adjuvants (conservateurs, fongicides) qui conservent l'équilibre de la peinture dans le temps. Dans le collimateur des institutions européennes pour leur teneur en COV trop élevée, les peintures grand public sont devenues plus écologiques avec des taux de COV souvent inférieurs à 10 g/litre (Tollens, V33...), et même parfois inférieurs à 1 g/l (seigneurie, Gauthier) au lieu des 30 g/litre tolérés par dernière directive en vigueur depuis le début de l'année.
« Peintures et enduits naturels à base de chaux ou de terre » de Adam Weismann et Katy Bryce , Eyrolles, 2009