"En fait la vie est simple. Faire ce qu'on a envie de faire, coûte que coûte.
Ceux qui ont suivi ce chemin sont heureux, mais ils sont rares.
Car il faut la réussir, sa vie professionnelle et personnelle, mais les deux, c'est coton!
Fuir les drames, les maladies, les compromissions, quel boulot!"
"Beaucoup de gens de cinéma me haissent parce qu'ils jalousent ma liberté."
"J'avais 8 ans et demi quand un curé de l'institut Fénelon à Nice a voulu me toucher la bite. C'était un professeur de piano. (...) C'est la première fois que j'ai donné un coup de poing à quelqu'un. Je lui ai cassé le nez. J'ai été viré. (...) Depuis ce jour-là, j'ai l'église en horreur."
"En Italie, j'ai eu une altercation avec un des cardinaux du Vatican. C'était au cours d'un dîner dans un des salons du Quirinal, à Rome. Ils font des dîners à tout propos là-bas.
Il a eu tort de m'inviter. On s'est mis à parler des prêtres et de leur voeu de chasteté... Je lui ai dit :
- Ils font peut-être voeu de chasteté, mais ils ne le tiennent pas, leur voeu!
Le ton est monté. J'ai fini par lui crier :
- Vous n'avez qu'à vous marier! Parce que votre problème vient de là : vous avez une bite et vous avez envie de vous en servir!"
Mocky détaille aussi tout le commerce religieux qu'il a observé à Lourdes avant de réaliser son Miraculé. Disneyworld peut se ranger!
"Bernard Tapie est un type bien comparé à tous les salauds qui font de la politique."
"Dès qu'un type a une responsabilité dans une association quelconque (...) il finit par pomper de l'argent."
Mocky nous parle de Pasqua le camarade de classe cancre frustré, de Gilles Jacob le traître, de Resnais le roublard, de Jean Marais qui fit bouffer sa critique à un journaliste, de la mangeuse de spaghettis qu'il a dénichée pour Fellini, d'Eastwood qui ne donne plus de nouvelles, de l'adorable con Dormesson, de la maîtresse qu'il a partagée avec Gary Cooper, de l'aversion pour Angelopoulos partagée avec Scorsese, qui lui remit pourtant la palme....
"Etre satisfait de ce qu'on fait est une énorme connerie.
C'est la raison pour laquelle je n'aime pas Patrice Chéreau."
"Besson, Spielberg, Coppola et Lucas sont devenus des entrepreneurs qui dirigent des collections de bouquins pour enfants."
"Gérard Oury était un brave type. Pour préparer ses gags, il regardait des films muets. Il notait les gags qui le faisaient rire et les réutilisait dans ses films. (...) le fameux gag de la 2CV qui se désagrège, au début du corniaud. Mais c'est du Harry Langdon!"
"Avec JL Godard, nous voulions faire une émission de dynamitage du cinéma.
(...) plutôt que de critiquer les films, (...)on prenait chaque mois la liste des films sortis et on analysait les faux remakes, les copieurs."
"Je fais des films pour des gens qui ont des couilles, ils ne vont pas au spectacle pour voir une connerie, mais pour se distraire et ressentir quelque chose."
"Pourquoi est-ce que le dîner de cons a si bien marché? Parce que tous les cons s'y sont reconnus, et ils sont nombreux."
"Le comique d'aujourd'hui est un comique convenu. On continue de faire de l'almanach Vermot à l'heure de Charlie Hebdo."
"Quand je vois la remise des prix au festival de Cannes, j'ai l'impression d'assister à la fête scolaire de Palavas-les-Flots."
"Pour se faire remarquer au festival de Cannes, il faut faire de l'effet. Une année, Sophie Marceau a sorti son sein.
Je ne peux quand même pas sortir ma bite!"
"En 2002, lors d'une émission sur Europe 1, j'ai rencontré le nouveau patron de chez Pathé, Jérome Seydoux. Il me dit cette phrase extraordinaire :
- Je suis contre l'ordre établi.
(...) L'année suivante, il me convoque pour m'annoncer qu'il va sortir mes cinquante films en dvd.
(...) Pour vous prouver que je vous aime bien, je vais vous produire un film.
(...) Pathé, producteur et distributeur, programme Le Bénévole dans les salles et annonce même une date de sortie. Là-dessus, il est projeté à Seydoux.
Il m'a téléphoné, très gêné :
- Je ne sors pas le film! C'est une attaque en règle contre les conseils généraux. Moi, j'ai besoin d'eux pour construire de nouveaux complexes cinématographiques, je ne peux pas me fâcher avec eux. Je refuse d'investir 4OO 000 euros de publicité là-dedans. Alors, on va le sortir sur Canal+ et en dvd."
"On dit souvent que le cinéma est un milieu de gangsters.
Faux. C'est bien pire. Chez les gangsters, quand quelqu'un trahit la parole donnée, on l'abat. Pas au cinéma : dans ce milieu, on passe des journées à mentir et à revenir sur ses promesses."
"J'aimerais bien savoir avec qui bouffent les ministres de la culture. Et où!
Je suis sûr qu'ils ne doivent pas bouffer au MacDonald's."
"Pour être un grand acteur, il faut être du peuple, avoir souffert."
"Si on connaissait le passé de la plupart de nos "grandes actrices" actuelles, y compris les jeunes, on serait surpris d'apprendre qu'elles ont plus souvent travaillé allongées que debout. J'en sais même qui ont dû subir des tournantes ou se retrouver dans des partouzes pour débuter.
Elles n'en parlent jamais au cours de leurs interviews. Ce serait pourtant très instructif pour toutes celles qui veulent "embrasser" ce métier."
"En France, les gens pauvres ne peuvent pas faire de cinéma parce qu'ils ne peuvent intégrer aucune de mafias du métier."
"Moi, je n'ai jamais payé les femmes. Heureusement, parce que j'en ai eu sept cents."
Mocky (heureux père de 17 enfants) était certainement un insupportable connard - mais il fallait du caractère pour accomplir quelque chose en homme libre dans un milieu d'hypocrites et de salopards.
"Ce n'est pas la seule chose étrange qui se soit passée avec Bourvil.
Je l'ai revu quelques jours avant sa mort grâce à un portrait de moi que la télé filmait sur la tour Eiffel. Bien que malade, à bout de force, il a tenu à venir pour m'apporter son témoignage.
Trois jours après, j'étais dans un restaurant chinois. A 21h22, j'ai vomi sur la table. Je vomis rarement, et jamais dans un restaurant, même chinois. Je ne savais pas ce qui se passait.
C'était l'heure précise où Bourvil est mort."