Un petit ton mutin, précieux, ma foi fort agréable.
La poésie de Vincent Voiture, poète du début du XVIIe, est piquante, légère mais riche de jeux de mots et d'érudition. Un savant mélange, entre préciosité et sujets légers amoureux, et réflexion et allusions mythiques. Il y a de jolies pointes, ça se lit bien, et certains vers sont admirables.
On pourra regretter néanmoins une petite tendance à la répétition. Voiture a ses muses, sous les doux noms de Philis, Angélique, Arthénice (surnom de la marquise de Rambouillet)... Il fait l'éloge de leur beauté, se plaint de leurs aigreurs, vante l'amour ardent mais folâtre, s'amuse comme un petit fou ; mais ça en devient un peu fatigant, car c'est toujours la même chose.
Un poète vraiment charmant, et je vous assure que lire à votre belle quelques petits tours de Voiture la fera se pâmer et tomber dans vos bras. (ou alors elle vous rira au nez en vous traitant de vieux has-been hypocrite, deuxième solution). Une bonne méthode de drague, flatteuse, à l'ancienne, comme on aimerait en voir plus souvent. C'est quand même plus classe que "slt madmoizelle tu a un 06 ? lol", non ?