Lozit, dans sa critique de Polichinelle, a estimé que l"'on a rarement lu du français écrit comme ça", et je serais bien en peine de mieux l'exprimer. Polichinelle m'a fait l'effet d'un Maupassant : j'entends par là que la forme a totalement éclipsé le fond dans mes souvenirs. Mais autant j'ai pris le pli, pour Maupassant, de lire ses oeuvres plusieurs fois pour ne pas tomber dans le piège de passer à côté de quelque chose, autant je n'ai pas eu le courage de relire Polichinelle, tant je craignais pour la fragile mais merveilleuse impression que j'en gardais. Je n'ai donc absolument rien à dire, sur l'histoire, puisque je ne me rappelle pas ce qu'il s'y passe, mais je conseillerais à n'importe quel amateur de prose de s'y plonger les yeux fermés - même pas façon de parler : si vous avez de l'argent, engagez un conteur pour qu'il vous lise Polichinelle.
Edit du 28/08/12 : je l'ai relu au début du mois... ah, je suis bien attristée. Pas au point d'un mythe qui s'effondre pourtant ! Certes, le style m'a moins éblouie que la première fois, et les lourdeurs, outre lesquelles j'avais autrefois négligemment passé, ont paru comme autant de coups de surin dans mes délicats souvenirs. Pourtant, je reste campée sur mon avis que Pierric Bailly a une plume extrêmement audacieuse et originale qui mérite qu'on s'y penche, à défaut d'y accrocher. D'autre part, enfin capable de me rappeler le fond de l'histoire, je suis également en mesure de remarquer les subtilités de sens auxquelles le lecteur est confronté, et de goûter l'intéressante ambiguïté de ce que le texte nous incite fortement à comprendre littéralement, et qu'on s'entête à considérer comme des métaphores osées. (et là, je comptais vous écrire cela aussi vaguement pour vous donner envie de lire, mais je me rends compte qu'on dirait que je parle de scènes sexuelles, hahaha)
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