Pop philosophie par Kliban

Ah ! C'est vivant. De la philo venue des tripes - d'un engagement impérieux dans la pensée. Rien à voir avec les productions bien réglées habituelles qui regardent de la philosophie de loin, et en dissertent comme depuis un extérieur plus attachées à la distance critique ou à l'enchainement technique qu'à la prise en chair des concepts. MBK, c'est de l'incarné - de l'organique - du présenté, dirait-il peut-être. Je ne suis certes pas badiousien, mais je ne peux ignorer la valeur d'une proposition telle que celle-ici, qui n'évite a priori aucun signifiant, ni aucune façon de le présenter - ce qui ne va pas du tout de soi, tant la philosophie académique prend de soin à éviter le foutre, l'excrément et la vie quotidienne des humeurs. Pensée est anastomosée à des problèmes concrets, quotidiens, vécus, sans pour autant se départir d'une visée authentiquement théorique et, en un sens non unitaire, universel. Dans la lignée de Badiou, Lacan, et dans la culture qui se fait aujourd'hui.

Évidemment, comme toujours chez Badiou, on se heurte au rejet total du "spirituel" comme procédure de vérité (comme dimension possible de l'événement). Il est intéressant que MBK, sans nommer les choses de cette façon-là, puisse flirter ici et là avec cette dimension là - ou en tout cas les problèmes que lui posent le désir, son grand sujet d'inquiétude.

Et puis tout ça, pour ce qui me concerne, serais-je moins accordé à certaines des lignes qu'on trouve sur la fin, reste décidément très stimulant. Belle moisson de matériaux divers - autant de façon de s'installer dans une pensée possible qui sache esquisser des lignes de vie au sein de ce monde-zombi.