Il faut d’abord préciser que ce texte partait avec un double handicap : d’abord, je ne suis pas fan de romance et autres bluettes. Ça, c’était le petit un.
Pour ce qui est du deux, ça n’a plus rien à voir avec le contenu, mais l’emballage : pourquoi diable affubler d’un titre en anglais un texte écrit dans la langue de Molière ? Après lecture, je suis bien obligée d’admettre que le choix est excellent. Y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.
Coup de cœur, disais-je… oui, sans la moindre hésitation. Pourquoi ? Le ton, pour commencer, il est frais et toujours juste, honnête. Le Londres d’aujourd’hui en est le cadre, pas par nostalgie ou pour obéir à un genre ou une mode. Juste parce que Chloé connaît bien, qu’elle en revenait lorsque cette idée a germé. Bref, aucune intention de rameuter le lecteur ne se cache derrière ce choix.
Le sujet traité « une jeune fille presque ordinaire s’amourache d’un jeune homme complètement paumé et devient sa planche de salut » est à la fois bateau et casse-gueule. Tout réside dans le presque, en fait. Alice est une jeune fille de son époque, elle est sensible et loin d’être idiote. Ce n’est pas la nunuche type, celle qu’on a envie de gifler tant elle est prévisible dans ses erreurs. Elle réfléchit avec son cœur, mais n’en perd pas tous ses neurones, pour autant. Elle n’est que plus crédible, que plus réelle. Thomas, lui est un paumé, avec ses qualités et ses défauts, ses fragilités, mais aussi sa force.
Chloé refuse de dépeindre des personnages stéréotypés, mais aussi de les faire tomber dans des pièges mille fois éculés. Positive Way n’en fait pas moins vibrer, bien au contraire. Ce roman parle avec pudeur de choses très sérieuses, très graves, sans jamais s’enferrer dans le sordide, sans fermer la porte à l’espoir, à la vie. Aujourd’hui encore, je m’étonne qu’une aussi jeune personne ait pu écrire un roman qui sonne aussi juste à mon cœur de mère.
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