Les femmes oubliées...

Nous faisions visiter Joli Mai à des amis, cette petite librairie coup de cœur trouvée près de chez nous, et pleine de petits bijoux. Et l'envie irrésistible de repartir avec quelques bouquins me prit. Je commençai à regarder les piles de livres conseillés par la boutique, et remarquai un peu déçu que tous les bouquins avaient été écrits par des hommes. Et puis je fis cet effroyable constat que tous les bouquins que j'avais lus et inscrits dans LibraryThing avaient été écrits par des hommes. Soit, je décidai alors de trouver des bouquins écrits par des femmes sur des femmes !

La pêche fut bonne : je repartis avec l'autobiographie d'Angela Davis, et puis cette nouvelle de Zofia Nalkowska (traduite par Irena Elster). "Près de la voie ferrée" est bouleversante. C'est une scène brutale de par l'inaction de ses personnages, absolument impassibles, et même insensibles à la souffrance et la condamnation fatale d'une innocente. C'est tout juste si la curiosité provoquée par un événement inattendu dans leur quotidien les poussent à retarder un peu leurs gestes habituels. Et nous, pauvres lecteurs, de rester démunis face à cette glaciale violence, et de laisser naître dans nos esprits naïfs, une lueur d'espoir pour une fin, si ce n'est heureuse, au moins digne.

Une telle force en si peu de mots, il faut dire que je ne suis pas tombé sur n'importe qui : Zofia Nalkowska était une poète et romancière polonaise, féministe, révolutionnaire, antifasciste, résistante, voyageuse, reporter, et membre de la Commission d'enquête sur les crimes nazis...