Désireux de me familiariser avec les théories libérales, j'ai été assez défavorablement surpris par Pulp Libéralisme.
L'hostilité de l'auteur (et de la préface) à l'égard des adversaires du libéralisme, et la victimisation permanente qui en découle (la majorité des illustrations dénonce la méchante-doxa-anti-libérale-et-ses-nombreux-partisans-qui-sont-tous-de-mauvaise-foi), sont désagréables à supporter. L'auteur est sur la défensive et le revendique, alors qu'une démarche positive aurait servi le message avec beaucoup plus de portée. Plutôt que d'essayer de convaincre, Daniel Tourre tire à vue sur les opposants au libéralisme (qui ont mal compris, forcément) et manque largement de mesure. En somme, le livre semble s'adresser au lecteur déjà convaincu, qui sourira malicieusement aux attaques constantes contre la "bien-pensance anti-libérale".
L'humour de l'auteur est rafraichissant mais d'un goût parfois douteux ("nous ne pouvons bien sûr pas fusionner nos corps − une grosse dizaine de centimètres les soirs de tendresse, cela reste une fusion superficielle").
Enfin, s'il explique effectivement un certain nombre de concepts, on peut déplorer l'organisation brouillonne de l'ouvrage, rangé en "clichés" qui donnent lieu à une exposition déstructurée des concepts de base du libéralisme.
Pour finir sur une touche positive, notons que le fond et les références sont là même s'ils sont difficiles à extraire, et permettent d'appréhender la réflexion libérale... une fois décapé le vernis d'animosité de Daniel Tourre.