Quatre jours en mars par Nina in the rain
øøøøøøøøøøøøøøøøøøøø j'adore cette lettre de l'alphabet nordique que mon clavier ne possède pas, pour moi c'est l'inconnu absolu. Le ß allemand est connu, la ñ espagnole rebattue, mais le ø, quelle poésie ... Quand je le vois je pense froid, neige, traîneau, glace, hareng ... Ça me fascine, je rêve de visiter ces pays du Nord depuis que j'ai lu Smilla ou l'amour de la neige (ce qui prouve mon masochisme profond, vu que ce n'est pas un roman réjouissant). Mais comme Celui Qu'Il Ne Faut Pas Nommer a des ancêtres lézards dans sa famille, il refuse d'aller dans le froid. Tant pis, j'irai seule.
De là à dire que je n'ai pris ce roman que parce que son auteur avait un ø dans son nom, il n'y a qu'un pas à faire, mais je ne le ferai pas, je ne peux pas dévoiler à ce point-là ma méthode infaillible de choix de mes prochaines lectures. Je me contenterai de vous laisser penser que c'était dans l'air du temps, très mode avec le Salon du Livre, et je m'arrêterai là. Non mais ho, il faut quand même que je garde un peu de flou artistique, je ne peux pas m'épancher comme ça sans limite sur un blog public !
Cela dit, j'ai adoré ce roman. Je me suis sentie proche comme jamais d'Ingrid, de son histoire compliquée, de sa famille bordélique et de son penchant maladif à la paranoïa avancée. Moi aussi, tout le monde m'en veut, alors quand je « rencontre » une sœur de folie, je biche. En quatre jours tout s'effondre, et pourtant à aucun moment le roman n'est poignant, ou triste, sauf éventuellement l'avant dernière ligne. Entre temps tout avance doucement, entre deux eaux, entre flash-backs plus ou moins lointains et vie qui continue. Son fils est un voyou, son ex-mari un... ex, son amant peut-être pas sa meilleure idée, sa mère et sa grand-mère sont à baffer et au milieu de ça elle vit et finalement rien n'est si grave. Pour une fois on ne sombre pas dans la tragédie, mais juste dans les choix d'un personnage ou plutôt d'une brochette de personnages entremêlés. Pas de sombre secret dans un passé révolu, juste des doses différentes d'amour et de mensonge. J'ai lu ça complètement hallucinée de tant de douceur pour décrire tant de dureté, définitivement il faut que je lise les autres romans de cet auteur.
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