Livre très intéressant, d'autant plus avec le recul de 10 ans que j'ai sur la situation de l'époque. Si les problèmes de fonds persistent (une L1 formatrice mais dépendante de l'exportation donc condamnée à jeter tôt ses joueurs, l'indissociabilité des rapports humaines et business entre joueur/famille/agents/entraîneurs/clubs, des joueurs dont la mentalité est toujours semblable à celle dépeinte ici...), l'autorité a su être trouvé pour a minima éviter les scandales et retrouver des parcours victorieux, au moins en équipe nationale sous l'impulsion de Deschamps / Le Graët.
On prend d'ailleurs conscience à travers la longue étude de l'équipe de France de 98 à sa chute libre de 2010-2012, et le début de sa renaissance douloureuse avec Deschamps, que les Bleus servent autant de symbole et vitrine auprès du grand public, que de métronome et navire directeur à l'ensemble du foot français. Knysna a été un séisme médiatique, un coup d'arrêt sportif point d'orgue d'une génération perdu - certes un peu moins talentueuses que celles qui l'encadrent, mais qui s'est surtout perdu dans son comportement. Voilà pour l'évidence. Une seconde est dire que Knysna a marqué la goutte d'eau de trop dans le désamour que le public pouvait ressentir pour ses joueurs. Ce qui est par contre beaucoup moins évident, et bien mis en lumière par ce livre, c'est que Knysna - et son épilogue de l'euro 2012 - a été un choc pour la planète entière du football français et a enfin entraîné une réponse à de nombreux échelons pour essayer d'endiguer le laisser-aller vis à vis de ces comportements voyous, irresponsables, je m'en foutisme...
Dans la partie finale, l'évocation de l'exemple de la NBA qui a transformé ses pseudo gangsta-rappeurs en stars mondiales respectés au sein d'un championnat de prestige est intéressant. Mais évidemment inapplicable à une ligue 1 qui n'est le centre du football européen que d'un point de vue géographique.