Fiche technique

Auteur :

Jérôme Soligny
Date de publication (pays d'origine) : 2019Langue d'origine : FrançaisParution France : 2019

Éditeur :

Gallimard
ISBN : 9782072696428

Résumé : "Il aura consacré près de quatre années de sa vie à recueillir des témoignages et à écrire Rainbowman. Et c’est bien plus qu’une nouvelle biographie de David Bowie, cet artiste qui l’a fasciné depuis son enfance. Entretien avec Jérôme Soligny, en mode auteur habité et passionné. Comment est né « Rainbowman », ce livre en deux volumes. « Après sa mort [le 10 janvier 2016], je me suis refusé à ce que l’une des biographies que je lui ai consacrées soit rééditée et augmentée d’un chapitre ou deux sur sa fin de vie. L’élément déclencheur, c’est que Gallimard m’a donné carte blanche. J’ai pu faire exactement ce que je voulais. » Et vous avez choisi d’aborder cet artiste, dont vous êtes un fan absolu depuis l’âge de 11 ans, à travers les témoignages de celles et ceux qui l’ont côtoyé ? « Oui. J’ai eu la chance de côtoyer David Bowie et ses musiciens à de nombreuses reprises et j’avais très envie d’avoir le point de vue de son entourage sur son travail créatif. Mon fil conducteur, ce sont les disques et les tournées, le processus créatif de Bowie. J’ai mis un point d’honneur à ne pas parler de sexe et de drogue encore que lorsque j’aborde Station to station, j’en parle puisqu’alors David Bowie était dépendant à la cocaïne. Sinon, je n’ai pas parlé à sa première épouse Angie ni à sa veuve Iman. La seule que j’ai sollicitée, c’est l’amour musical de sa vie, Hermione Farthingale, pour laquelle il écrivit notamment Letter to Hermione. » Combien de témoignages avez-vous recueillis pour « Rainbowman » ? « En tout, il y en a 300. J’en avais certains qui m’avaient déjà servi pour mes précédents livres et des articles sur David Bowie dans Rock & Folk [Jérôme Soligny y est conseiller de la rédaction depuis plus de vingt-cinq ans]. Et j’en ai sollicité beaucoup d’autres. Je me suis trouvé pris à mon propre piège : avoir élargi le cercle de celles et ceux qui l’ont réellement côtoyé dans son processus créatif. Les témoignages en ont appelé d’autres. Le fait que Tony Visconti [le célèbre producteur de Bowie, entre autres, signe la préface de Rainbowman] et Mike Garson [le pianiste de Bowie] soient dans la boucle y a aussi contribué. » « Pas un seul témoignage méchant » D’autres artistes, pour certains très célèbres, ont bien voulu vous parler de David Bowie... « J’ai effectivement pu interviewer des artistes que Bowie appréciait et inversement. Mon ami Éric Dahan m’a aimablement autorisé à citer l’interview qu’il avait faite de Philip Glass. Dans Rainbowman, on retrouve Brian Molko de Placebo, les musiciens des Dandy Warhol et tant d’autres. Réunir 300 témoignages sur un même artiste n’est pas habituel. C’est pourquoi j’ai pris beaucoup de retard et que finalement le livre comporte deux tomes. » Qu’est-ce qui vous a le plus frappé dans ces témoignages ? « Il n’y en a pas un de méchant, voire de sarcastique. On a pu lire ou entendre que David Bowie était un être froid et calculateur. Je m’inscris en faux dans ce portrait. Ce qui est vrai et c’est ce que confirment les témoignages, c’est que son œuvre a évolué en fonction de ses rencontres et de ses humeurs. David Bowie avait un côté éponge. Il se nourrissait de tout et ce qu’il aimait bien chez certains artistes, c’est qu’ils soient fans de tel ou tel autre artiste, mais que cela ne se voit pas, que cela ne s’entende pas... En vingt-cinq ans, je n’ai jamais entendu un seul artiste dire qu’il n’aimait pas David Bowie. Ken Scott, l’ingénieur du son qui a beaucoup travaillé avec lui, m’a confié qu’en plus de 350 concerts, il ne l’avait jamais entendu chanter une fausse note et que lors de l’enregistrement de Hunky dory et de Ziggy Stardust, c’était le plus souvent la première prise de sa voix en studio qu’on retrouvait sur les albums. » Qu’est-ce qui vous a le plus marqué chez lui ? « Je pense qu’il a passé sa vie à faire la même chose, parfois différemment. Il aimait à mélanger l’imagerie de Dickens avec les extraterrestres. Sa fascination pour Kerouac est restée intacte et il avait aussi un côté très classique. Contrairement à ce que font tous les musiciens aujourd’hui, David Bowie s’est toujours refusé à utiliser des ordinateurs. Pour son dernier album, Black star, qui est extrêmement travaillé, il a encore utilisé son habituel magnétophone. Il s’est très vite nourri de son propre travail. Il a fait constamment des renvois. L’astronaute, le major Tom de Space Oddity, on le retrouve dans Ashes to ashes et dans le clip de Blackstar. Son œuvre a alimenté son œuvre. » Écrirez-vous encore sur David Bowie ? « J’ai écrit Rainbowman à un moment charnière de ma vie. David Bowie venait de partir et il y a quelques mois, j’ai perdu mon père. Ce livre, c’est une façon pour moi de boucler la boucle d’une passion d’enfant, qui est devenue la passion de ma vie : le rock. » (écrit par Christophe Préteux dans https://www.paris-normandie.fr/loisirs/le-havrais-jerome-soligny-publie-rainbowman-un-nouveau-livre-consacre-a-david-bowie-DN15905655 )