Il existe des livres qui vous happent dès les premiers mots, les premières lignes. Rapporteur de Guerre de Patrick Chauvel en fait partie. Le photographe de guerre se transforme ici en écrivain pour nous faire part des différents conflits qu'il a eu l'occasion de couvrir avant même ses 18 ans. Directement plongé dans le trouble au Panama, l'auteur est blessé par un tir américain, plongeant par là à travers ses mots et son vécu le lecteur dans la guerre avec lui.
Sincèrement, j'ai rarement connu un livre qui parvenait à tenir en haleine le lecteur de bout en bout de la sorte. Car si Chauvel raconte évidemment l'horreur, il va au-delà, évoquant les sentiments qui l'ont habité, parlant de son récit de manière très autobiographique en revenant sur son histoire plus personnelle, ses histoires d'amour, son père, ses relations avec Schoendoerffer dont il est le neveu et d'autres photographes.
Plus encore, Chauvel s'interroge sur son métier, sur le bien-fondé de sa mission, sur son impossibilité à rester objectif lorsqu'on suit des hommes, qu'on les côtoie, qu'on se retrouve pris sous le feu, quand on doit soi-même survivre. Le récit évoque notamment quelques photos proposées dans le bouquin, Chauvel racontant leur histoire.
Le récit est maitrisé, on sent un reporter de qui en a vécu. Même dans les personnages qu'il évoque, autres que lui, on est intéressé par ces personnes aux destins qui semblent tous tragiques. J'ai été particulièrement marqué par le récit sur Daniel Roxo au Mozambique ou encore sur les soldats israéliens qui capturent un soldat allemand de l'Est lors de la guerre des Six jours.
Sans aucun doute le livre de mon année 2017, je ne peux que le conseiller à tous.