Re/Member #1
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Re/Member #1

livre de Welzard ()

On m'a offert ce livre, donc ça va être un peu délicat pour moi de le critiquer. Mais bon, quand faut y aller...


A la lecture de la quatrième de couverture, les amateurs de récits gores et glauques se régalent déjà d'avance. L'histoire, en plus de sembler bien macabre, a le mérite d'être assez originale, et quand on voit le rapport entre le titre et ce dont le livre va parler, on se dit que ce titre est drôlement bien trouvé : en effet, le jeu de mots entre "remember" (les souvenirs) et "re-member" (le fait de retrouver les membres d'un cadavre dans une sorte de chasse au trésor bien glauque) est particulièrement bien trouvé.
Pour le reste, j'ai envie de faire référence à Béatrice Dalle qui disait que lorsqu'elle choisissait de faire un film, le scénario ne l'intéressait pas, seul le metteur en scène est important. Une histoire nullissime mise en scène de manière magistrale donnera un bon film. A l'inverse, le meilleur scénario du monde mis en scène avec platitude donnera un navet. Pour la lecture, c'est un peu pareil : une histoire qui ne paye pas de mine, mais bien écrite pourra donner naissance à un classique de la littérature. Une bonne histoire mal écrite donnera naissance à un livre qui nous tombera des mains.
C'est malheureusement dans ce 2ème cas de figure que nous nous trouvons avec ce livre (enfin, même s'il me tombait des mains, je vous rassure, je l'ai lu en entier quand même!).


Alors, qu'est ce qui ne va pas avec ce livre ?
Déjà, il est écrit avec les pieds. C'est franchement pas possible, on dirait que c'est un élève de 3ème qui l'a écrit. Ca ressemble à une rédaction d'un lycéen (grand maximum) sauf qu'au lieu de devoir se taper 2 pages, on doit s'en taper plus de 500!


Deuxièmement, le contrat de lecture n'est pas rempli, mais alors quand je dis "pas rempli", ca veut vraiment dire : pas rempli du tout! On s'attend comme je le disais plus haut, à une histoire terrifiante, ultra glauque, et on se retrouve avec... une bluette sentimentale pour adolescentes en fleur, le tout mâtiné de quelques scènes horrifiques assez brèves. Bref, que de situations mièvres, à l'eau de rose et cul-cul la praline. J'ai rarement lu un truc pareil. Une fois, quand j'étais à l'université, je me rappelle qu'un prof nous avait demandé à chacun d'acheter un livre de la collection Harlequin au hasard, pour qu'on se rende compte que c'était tous les mêmes, avec le même type de rebondissement etc... Figurez vous, que d'après les bribes de souvenirs que j'ai du livre de la collection Harlequin que j'avais lu, c'est moins mièvre que ce que je viens de lire dans ce soi-disant roman d'épouvante qui, d'une part ne fait jamais peur, et d'autre part est même carrément chiant.
Enfin, quand je dis qu'il ne fait pas peur, c'est au niveau de l'histoire. Parce que, qu'un mec arrive à faire publier un truc pareil, en effet, ça, ça peut faire peur!


Troisièmement, quand je lis un livre, moi je lis un livre ; pas une BD! Donc les "AAAAAAAAAAHHHHHHH", les "Vlang!", les "BAM BAM BAM..." etc... très peu pour moi! C'est nul!


Quatrièmement, cet écrivain ne doit pas être très bon en géométrie. En effet, à plusieurs reprises, il nous parle d'une fille qui tourne la tête à 360 degrés. Heu, ce ne serait pas plutôt 180 degrés par hasard ? Non, parce que 360, ça veut dire qu'elle fait un tour complet la tête, donc elle ne peut pas voir les gens qui sont derrière elle...


Cinquièmement, même les rares scènes où on est censés être dans l'angoisse, l'écrivain trouve le moyen de les gâcher avec des déviations complètement hallucinantes. A deux ou trois reprises, alors que les protagonistes sont en train de chercher des morceaux de cadavres, il commence à nous parler des WC. Et l'autre qui commence à dire qu'elle aurait envie de faire pipi, mais que ça la gêne, etc... Non, mais on est où là ? Il a craqué cet écrivain ou quoi ? Et cette scène, où une fille et un garçon doivent s'échapper de leur assaillant, et pour se faire, grimper à un filet : la fille ne trouve rien de mieux à dire au garçon qu'elle ne veut pas grimper au filet, sinon il va voir sa petite culotte! Non, mais la meuf, elle risque de crever, et elle se soucie de son pote qui va mater sa culotte...
Au secours!!!


Sixièmement, une autre raison pour laquelle, ça ne fait jamais peur, c'est qu'on nous explique très vite que pendant la partie de chasse au corps, on ne meurt jamais pour de vrai. Du coup, les tentatives d'insérer de la tension dans le roman ne fonctionnent jamais. Les personnages sont toujours là : "oh, j'en ai marre de me faire tuer tous les soirs, ça fait mal, pourvu que ça s'arrête vite..." comme si c'était, je sais pas moi, un mauvais rhume...


Septièmement, au début du roman, on nous montre le dessin du plan du lycée. Et dans le roman, quand l'écrivain nous parle des lieux, ça ressemble souvent à ça : "rendez-vous dans l'aile est du premier étage à gauche de la salle de mathématiques près du couloir qui mène à l'aile ouest si on passe par le sud, là où se trouve la salle de musique..." Bref, vous l'avez compris, c'est tout simplement imbuvable! Moi, quand je lis un livre, j'ai pas envie de devoir aller me référer à une carte au début du livre pour comprendre de quoi l'auteur parle. Si le livre est bien écrit, il n'y a pas besoin de ça, et on comprend tout de suite de quoi l'auteur veut parler.


Huitièmement, c'est quoi tous ces points de suspension dans toutes les phrases ? Sans déconner, je prends n'importe quelle page du livre au hasard, et c'est flagrant. Il va y avoir entre 5 et 10 fois des points de suspension. D'ailleurs, on va faire le test en direct, c'est parti.


Page 190 - extrait :
"Mes habits blancs, je n'en veux plus...


L'air s'interrompit soudain. S'était-elle rendu compte de notre présence ?
Je retins ma respiration, prête à prendre mes jambes à mon cou à tout moment. Pourtant...
PLONG!
KLONG!
Ce bruit... était-ce le piano ? L'entité ne nous avait pas repérées, au contraire - attirée par l'instrument, elle s'était mise à en taper les touches, je me sentis un peu soulagée, quand tout à coup..."


Comme vous le voyez, des points de suspension partout. On a constamment envie de lui dire à cet auteur : mais tu vas te décider à les finir tes phrases oui ?


Neuvièmement, le livre parle d'une boucle temporelle, du coup une fois que tu arrives au 3è chapitre, ça commence déjà à se répéter. Tous les chapitres (ou presque) sont construits de la même façon : journée du 9 novembre, puis soirée de chasse au corps, les personnages récupèrent un bout de cadavre, le placent dans le cercueil, et se font ensuite massacrer en une dizaine de lignes. Quand t'arrives au 6ème chapitre, tu n'en peux plus de lire tout le temps la même chose. On dirait que l'auteur a écrit 40 pages et ensuite, c'est du copier-coller avec quelques modifications par ci par là. Pas trop difficile d'écrire 500 pages dans ces conditions.


Dixièmement, le livre est écrit à la première personne, et à l'avant dernier chapitre si je ne me trompe pas, pendant une partie du chapitre (mais juste une partie, peut-être une dizaine de pages), il passe à la 3ème personne. Je n'ai vraiment pas compris pourquoi... Il a dû perdre le fil de ce qu'il écrivait. Ou alors c'est le traducteur qui a fait n'imp. Vraiment, ce roman prend l'eau de toutes parts. Si j'avais lu Guillaume Musso ou Marc Levy juste avant, la pilule serait peut-être mieux passée. Manque de bol, j'ai lu Oscar Wilde juste avant, et là, en terme de littérature, c'est un gouffre qui sépare ces 2 livres.


Onzièmement, je ne vous parle pas de la post-face de l'auteur : quand on a fini de la lire, on a vraiment le sentiment que cet auteur a 18 ans.


Bref, vous l'aurez compris, je déconseille vivement la lecture de ce... truc.
Note : 2/10

The_Claw
2
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le 17 févr. 2017

Critique lue 94 fois

The_Claw

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