Chronique de Résilience
Je me rends compte que ce n'est pas joyeux d'être gay. Chaque jour. Et ça, depuis toujours. Insultés, provoqués, humiliés, pourchassés, déportés, exterminés et abattus. Pour le seul crime d'être...
le 30 avr. 2017
Dans la famille des cas sociaux déjantés, je vous présente le fils, Vincent.
Vincent n'a pas vraiment de chance. Dès le départ, vous le savez, c'est lui le héros du bouquin. Il va falloir vous préparer à l'aimer, le plaindre très fort voire à pleurer. Déjà, il a une santé extrêmement fragile, son corps est faible et son coeur bat difficilement si bien qu'il subit de multiples interventions chirurgicales. Il est extrêmement maigre, ses membres sont difformes. Ainsi est-il très réservé et parle très peu (tu m'étonnes...).
Puis, je vous présente la mère.
La mère de Vincent est une prostituée qui travaille à la maison. Bon, vous imaginez le traumatisme du fils qui voit sous ses yeux les ébats tarifés de sa mère. En plus, la mère s'en contrefiche du fils. C'est comme s'il n'existait pas. Elle regrette même d'avoir perdu son salaire lorsque son fils a eu la mauvaise idée de faire une crise cardiaque en même temps.
Pour finir, je vous présente le père (ou beau-père je n'ai pas vraiment compris).
Frank est un homme très violent. Il apprécie moyennement le métier de sa femme mais ne rechigne pas à encaisser l'argent qu'elle se fait. Du coup, il transfère sa hargne contre Vincent, qui lui n'a bien sûr rien demandé. Il le tabasse, l'humilie et le traumatise. En plus d'être un gros con violent, le père est également raciste. Il aime tabasser des arabes et des homos dans la rue avec ses copains nazis. Il entraîne Vincent dans ses délires et Vincent le suit, bon gré mal gré.
Dès la première page, on apprend qu'à 19 ans, Vincent tue son père, il commet donc un parricide. Ensuite, on comprend au fil des pages les raisons des ses actes par le biais de flashbacks. Toujours est-il qu'il se retrouve en prison et que grâce aux aides de son codétenu et de sa psychologue il va finir par comprendre le sens profond de son existence et envisager les moyens de surmonter ses traumatismes.
Concernant le style de l'auteur, il est très cru. D'ailleurs, vous remarquerez que le ton de la chronique lui rend hommage. Sérieusement, j'ai beaucoup aimé son style et les descriptions des scènes de violence sont très réussies. J'ai eu l'impression d'avoir été retournée au début du livre, car on ne s'y attend pas, du moins pas si vite. Après, on s'habitue...
Les sujets abordées sont extrêmement violents mais encore une fois, il n'y a pas d'effets de surprise car on s'habitue vite à l'univers. Je crois que j'aurais aimé lire l'histoire de façon crescendo, peut être en n'ayant pas la scène du meurtre du père dès l'incipit.
Ce qui me chagrine réellement dans ce bouquin c'est la morale de fond. Je suis d'accord, le fils a eu bien raison de tuer son salaud de père. Cependant, je n'aime pas du tout la façon dont l'auteur veut absolument nous faire adhérer à l'idée que Vincent est un pauvre innocent. Vincent n'est pas innocent, c'est un salaud lui aussi. Si on va dans ce sens, le père doit également être pardonné puisque lui aussi a du souffrir dans sa jeunesse. Non, je n'aime pas ça. Je n'ai pas envie d'aimer Vincent. Et même si je l'avais voulu de mon plein gré, je n'aime pas le pathos qui est rajouté à la fin du livre pour nous y forcer.
Je tiens à rappeler qu'il ne s'agit que de mon avis personnel et que je suis bien sûr ouverte au débat.
Créée
le 29 déc. 2016
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