Cette suite du Prisonnier de Zenda est un peu moins bonne. Le nouveau narrateur est loin d'être aussi truculent que l'ancien, tandis que les personnages, déjà pas follement charismatiques, sombrent à peu près tous dans la caricature : la princesse devient une lamentable chiffe molle et ses compagnons oscillent entre la dévotion béate et l'incompétence crasse, d'où ne surnage qu'un Rudolf qui touche à la perfection christique. Heureusement, le délicieusement démoniaque Rupert vient éclairer les pages avec toute la fourberie dont on l'avait déjà vu faire preuve dans l'opus précédent. L'intrigue est toujours pleine de rebondissements (schboïng schboïng) et se laisse suivre avec plaisir, sauf la fin qui s'avère plutôt agaçante dans sa façon d'escamoter le dilemme posé au héros.
C'est quand même une lecture distrayante, et que demander de plus ? Si vous avez aimé le premier, vous devriez aimer celui-ci également. Comme ils sont souvent édités ensemble (voire disponibles gratuitement sur Internet, domaine public tout ça), ça serait dommage de se priver.