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Fiche technique

Auteur :

Nicolas Ross
Genre : EssaiDate de publication (pays d'origine) : 7 février 2011Langue d'origine : Français

Éditeur :

Éditions des Syrtes
ISBN : 9782845451612

Résumé : Pendant soixante-dix ans, de 1918 à 1988, l'Église orthodoxe russe a dû gérer des relations difficiles avec un État soviétique hostile, souvent persécuteur. Fortifiée du sang de ses innombrables martyrs, elle s'est maintenue, vaille que vaille, jusqu'à des jours meilleurs, mais sans pouvoir réellement prendre en charge ses fidèles de la diaspora dont le destin a ainsi été forgé essentiellement par eux-mêmes. En arrivant dans les pays de leur exil, les émigrés russes ont trouvé des situations diverses. En France, il y avait quelques églises fondées avec l'appui des autorités impériales à partir de 1860. Mais ces églises n'existaient que là où les Russes avaient séjourné avant 1917 : dans la capitale, ainsi qu'à Nice, Cannes, Menton, Biarritz et Pau, lieux de séjour privilégiés par les visiteurs fortunés du pays. A Paris, l'église de la rue Daru avait été consacrée en 1861 dans un quartier bourgeois, choisi en fonction de sa commodité pour les touristes et les diplomates russes de l'époque. Bien qu'installés en majorité dans les arrondissements périphériques et dans les proches banlieues de l'ouest parisien, les émigrés purent eux aussi assez aisément fréquenter l'église Saint-Alexandre-Nevski. Au début, ils n'eurent guère le choix : c'était la seule. Puis, malgré la multiplication des lieux de culte en ville et en banlieue dès le milieu des années 1920, ils continuèrent à venir nombreux dans leur belle cathédrale, au choeur splendide et aux offices d'une grande solennité. De nos jours encore, l'église de la rue Daru, la seule église orthodoxe russe bâtie comme telle à Paris, offre au fidèle ou au visiteur un cadre liturgique unique en France. Pendant presque toute la période de référence du présent ouvrage (1918-1939), une personnalité exceptionnelle a marqué de sa forte empreinte la vie religieuse de l'émigration russe : le métropolite Euloge (Guéorguievski), nommé par Sa Sainteté Tikhon, patriarche de Moscou, à la tête des Églises orthodoxes russes en Europe occidentale. Il fit de l'église Saint-Alexandre-Nevski son église cathédrale. Forte personnalité, qui déléguait mal et voulait être au centre de tout ce qui constituait la vie spirituelle de ses fidèles, il fut 1 initiateur rue Daru d'un style de célébration liturgique qui perdure jusqu'à nos jours, quasi inchangé. Il entraîna également son troupeau dans ses choix ecclésiaux de fidélité à l'Église de Russie, mais non au pouvoir persécuteur qui avait entrepris de l'anéantir. À l'exception de sa dernière décision, en 1945, celle du retour dans l'obédience du patriarcat de Moscou, il fut toujours suivi par une grande majorité de ses fidèles, en sa qualité de pasteur reconnu et respecté. Une autre personnalité majeure fut déterminante dans la vie matérielle et sociale de la paroisse de la rue Daru : le comte Vladimir Nikolaïévitch Kokovtsov, ancien ministre des Finances et président du Conseil des ministres de 1 empire de Russie. Tout en exerçant jusqu'à sa mort, en 1943, une autorité incontestée, il se contenta du simple titre de président adjoint du conseil paroissial, mais fut pour Mgr Euloge un conseiller précieux et très écouté. Et les Russes de France trouvèrent en lui un protecteur irremplaçable, ami proche de personnalités politiques françaises de premier plan, tels les anciens présidents de la République Alexandre Millerand et Raymond Poincaré.