Salka Valka, petite fille d'Islande
Fiche technique
Auteur :
Halldór LaxnessGenre : RomanDate de publication (pays d'origine) : 1932Langue d'origine : IslandaisTraducteur :
Alfred JolivetParution France : 1939Éditeur :
GallimardRésumé : Une nuit d'hiver, une femme et sa fille échouent, à bout de ressources et de courage, dans une petite bourgade de pêcheurs, au bord d'un fjord islandais. Prises par le froid, la faim et le souci d'un gîte, elles s'adressent vainement à l'Armée du Salut, ou, parmi les rires et la fumée, on chante de si beaux cantiques, au pasteur, qui ne sait que ressasser d'un ton revêche des bribes de l'Évangile, au médecin, qui leur donne un cornet de bonbons. Elles trouvent enfin refuge chez un vagabond, lyrique, sentimental et forcené comme un héros de Synge. Douteux refuge! L'homme se joue de la mère et viole l'enfant. Cependant, autour d'elles, le village mène sa vie végétative. La pluie succède à la neige, la brume à la pluie. Mais, à l'Armée du Salut, on célèbre «l'amour divin qui coule à pleins bords pour tous les hommes». On voit l'allure du récit : celle d'une odyssée misérable et quasi grotesque. Et l'on perçoit l'accent particulier du conteur : il est fait de pitié et d'amertume, de gouaille et de tendresse. D'un sujet qu'auraient aimé nos romanciers naturalistes, Halldor Laxness a tiré un livre qui s'apparente plutôt à l'œuvre de Thomas Hardy ; il rappelle le grand Anglais par son ironie douloureuse, son émotion mi-voilée, et par son sens de la solitude et de l'écrasement de l'homme. Pourtant, si sombre que soit cette peinture, on ne peut dire que le livre de Halldor Laxness soit tout à fait désespéré. Il y court sourdement, sinon une confiance dans la vie, du moins un tendre respect pour sa trame la plus humble... C'est la nuit, un craquement de chaise, une soudaine odeur de terre humide ou de vent marin, une respiration qui se précipite ou s'étrangle : c'est une fois encore la saga de l'homme et des forces qui l'entourent, alliées, hostiles ou plus souvent indifférentes.