Sybille vient passer quelques jours de vacances dans une maison isolée dans un hameau déserté de Bourgogne. Plutôt citadine, la voici arpentant les sentiers rudes et à peine dessinés, traversant des champs, grimpant et descendant des collines. Elle se perd, se retrouve grâce à des habitants qui la guident, la mènent, lui plaisent, lui font peur. Sybille découvre la nature, s'aventure se découvre et découvre mille et une espèces vivantes, faune et flore.
Texte éminemment beau, lent et décrivant superbement la nature. C'est du contemplatif, il faut aimer, mais si on se laisse porter on sera transporté. Sybille guide le lecteur dans la région qu'elle habite temporairement qui la découvre avec elle : les plantes, les oiseaux, les cours d'eau, les vents, la nuit, le jour, ... Tout est découverte, étonnement, peur parfois lorsque les bruits sont inquiétants.
Superbe, fin,sensible, ... il n'est pas assez d'adjectifs dans mon vocabulaire pour parler de ce roman, un premier roman d'un écrivain né en 1947. L'écriture est ciselée, très belle, tout coule comme l'eau des ruisseaux décrits. Court roman qui a obtenu le Prix de la page 112, de justesse puisqu'il n'en compte que 120. Allez, pour finir, un extrait de cette fameuse page 112 :
"On voit très loin, mais à partir de quinze vingt kilomètres les choses sont un peu floues et vers l'horizon ce sont juste des dos et des hanches grises. Mais devant, chaque arbuste, dans la forêt chaque frondaison, tous les oiseaux qui montent au-dessus pour mieux circuler ; des myriades d'insectes qui brillent au soleil ; tout se sait. Et cela n'est rien, ce qui réveille c'est la force des choses."