Personnages à part entière, les glaciers majestueux abritent de nombreuses légendes. Ils nous invitent au creux des vallées, là où vivent les populations nomades dont la liberté de religion et de mouvement se retreint comme peau de chagrin. La veine poétique à souhait de l'auteure retranscrit à merveille le bleu des glaciers, la luxuriance des vallées, cette communion entre l'homme et la nature sauvage de l'antique route de la Soie.
"Seconde Peau" aurait pu être un roman passionnant sur le Pakistan d'aujourd'hui. Néanmoins là où le bas blesse, c'est quand une histoire parallèle alambiquée se greffe sur la première. Elle parachute dans ces vallées deux américains d'origine pakistanaise missionnés pour un reportage photo. Venus là pour retrouver les lieux de son enfance pour l'un, découvrir la culture de ces ancêtres pour l'autre, ils sont en réalité focalisés sur leur histoire d'amour qui se délite et le trajet à parcourir, sourds aux événements politiques qui les entourent et étrangers aux réalités des habitants des vallées. Leur décalage avec l’environnement dans lequel ils évoluent m'a dérangé dans ma lecture, comme s'il sonnait faux.
Certes l'idée était probablement d'aborder la question des origines et de l’identité aussi bien du point de vue des émigrés que des autochtones mais son traitement ne m'a pas convaincue.