Seoul copycat - 현장검중
Il a tout perdu, la mémoire et la vue dans un incendie qui a failli lui couter la vie. Ne lui reste qu'un nom Lee Su-yin qu'on lui a dit être le sien, et la fin de l'histoire : avant qu'il ne sombre dans les flammes il serait le seul être encore vivant à avoir vu le visage de Copycat, un sérial killer qui châtie les assassins libérés faute de preuve en utilisant leur propre méthode. A l'aide de la très controversée Han Ji-su il va reprendre toutes les enquêtes à leur point de départ afin d'espérer remonter le fil de sa mémoire. En espérant que le tueur qui lui n'a rien oublié ne viennent pas achever son travail.
Voilà un roman comme je les aime, retors à souhait, qui nous entraine dans une spirale infernale et nous lâche dans un final qu'on n'attendait pas.
A l'instar de Lee Su-yin on navigue dans le noir, guidé par des bruits de pas, des sensations, des odeurs. On apprend au fur et à mesure, on découvre et on suspecte grâce à l'écriture impeccable et disséquée de Lee Jong-kwan, ancien rédacteur dans une revue professionnelle de criminologie qui visiblement prenait très à coeur son travail. Des infos précises distillée au compte goutte, un rythme lent qui sied bien au profil de l'histoire. Notre inspecteur se remet de graves blessures et ne peut au départ quitter sa chambre d'hôpital. Un personnage tout en introspection que j'ai beaucoup aimé. Démuni, déterminé, solitaire qui se demande à tout instant si le tueur ne va pas faire irruption dans sa chambre pour finir le travail. Un personnage qui à défaut de voir se sert beaucoup de ses autres sens et nous plonge dans une ambiance très sensorielle du coup.
"Un sensation de froid aux pieds le ramena dans la réalité. Il avait la sensation que la peau de ses bras et de ses épaules se tendaient à se déchirer. La barrière grinçait à chacun de ses pas. Son vêtement était trempé de sueur."
Il tire ses informations de Han Ji-su, deuxième protagoniste de l'histoire, une spécialiste des interrogatoires musclés. Personnage aux méthodes douteuses mais efficaces qui passe son temps à tester sa mémoire et ses réflexes de flics. Une femme qui va petit à petit l'aider à retrouver la mémoire, le seul pilier en qui il accepte d'avoir confiance. Un personnage qui reprend le rôle (l'alcool et le désespoir en moins) des hommes dans les autres romans. Combative et méthodique, limite insensible et indifférente, ce n'est qu'au travers de la perception de Su-yin que l'on découvre réellement qui elle est.
Et cette construction, si minutieuse et parfaite qui aurait pu nous conduire au tueur dès le départ, si l'auteur n'avait pas su nous tromper avec autant d'habilité. Bluffant et maitrisé sont les deux mots qui caractérise ce petit polar de 300 pages.