Shirobamba par Germain_Tramier
Lire Shirobamba c'est être transporté, le temps de quelques heures, enfant, dans la campagne japonaise des années 10 - ce qui ne veut rien dire comme ça, sans contexte, vraiment, c'est sûr - et qui rappelle l'environnement de films tels que Mon Voisin Totoro ou le Tombeau des lucioles. Oui, c'est le quotidien de ces enfants, dans un monde très proche de ces deux films, plein de douceur, de tranquillité, de traditions, avec une façon de penser légèrement différente, et toutes les angoisses de l'enfance, grossis pour pas grand chose, une vision légèrement naïve du monde. Nous suivons la vie de Kôsaku (le récit à la troisième personne est largement autobiographique) qui vit chez sa "grand mère", une ancienne Geisha proche de sa famille avec qui il ne partage aucun lien de sang. Ses parents, qu'il voit rarement, vivent à la ville mais ont décidé de le faire éduquer à la campagne. Toujours entouré, le timide Kôsaku fait l'apprentissage du monde et de la vie en communauté, plus encore : il s'éveille à sa propre identité.
Deux éléments font de ce roman un vrai petit chef-d’œuvre : tout d'abord l'atmosphère très simplement tracée, et qui prend pourtant merveilleusement bien : on suit ces personnages dans des environnements typiques, les bains publiques, les villages au bords des montagnes, les fêtes traditionnelles, les forêts de pins au pied du mon Fuji etc etc. Le style est simple, sans prétention, parfois la traduction exagère un peu dans le "correct", mais la lecture reste agréable d'un bout à l'autre.
Ensuite, autre point fort indiscutable, c'est tout ce qui à traits aux rapports humains, les caractères sont saisissant (probablement inspirés de personnes réelles), il y a quelque chose qui sonne juste dans cette petite comédie humaine, que le point de vu naïf du personnage sonde sans toujours la comprendre. Et ce rapport très touchant qui l'uni à sa grand mère, ainsi qu'à tous les personnages rencontrés ; au point qu'il semble difficile de résister longtemps.