Dans le comté de Gasconade, la méthamphétamine dicte sa loi ; tout le monde y est accro et les "cuisiniers" pullulent. Soleil rouge narre la vie et les exactions de la communauté de ce compté, entre meurtres, vols, passages à tabac et autres séquestrations – le tout orchestré par des personnages hautement dérangés, allant du flic corrompu à l'illuminé claustral en passant par le sous-fifre benêt ou l'épouse volage.
Si le soleil du titre est rouge, le roman, lui, est résolument noir. Pour accoucher de cette histoire sordide, Matthew McBride a puisé son inspiration dans les tréfonds de la noirceur de la nature humaine et en a extrait ce qu'elle a de plus pernicieux, de plus pervers. Les personnages qui traversent son récit sont quasiment tous des êtres vénaux, lubriques, malfaisants, méphitiques et accros à toutes sortes de substances psychotropes. Ils n'ont cure du bien-être de leur prochain et ne se préoccupent que de leurs propres inclinations, quand bien même ces dernières causent du tort à autrui. Et le tort est omniprésent tout le long des 220 pages qui composent ce roman !
Mais si les personnages sont habillement et subtilement croqués, l'histoire, pour sa part, peine à prendre son envol. Elle ne décolle d'ailleurs jamais vraiment... Le fil de l'intrigue est somme toute assez ténu, et si l'auteur maîtrise la narration (bien que je ne sois pas fan de ses nombreuses phrases courtes – trop courtes à mon goût) et la psychologie de ses personnages, la trame de son récit est bien trop mince pour pouvoir tenir le lecteur en haleine. C'est dommage.