La solitude amène à la vérité

Si le dialogue est une manière d'atteindre la vérité, le dialogue intérieur l'est encore plus pour Augustin. L’œuvre propose de découvrir une vérité nouvelle, son bien et son mal, à travers un dialogue avec notre propre raison. Comme le disait Husserl dans ses méditations cartésiennes : "quiconque veut vraiment devenir philosophe devra "une fois dans vie" se replier sur soi-même et, au-dedans de soi, tenter de renverser toutes les sciences admises jusqu'ici et tenter de les reconstruire". Augustin est celui qui se replie sur lui-même afin de découvrir la vérité. La raison guide ses pas, de sorte à ce qu'il puisse trouver Dieu et l'âme. Et nous lecteurs, nous sommes encouragés à revenir sur nous-mêmes et ne plus affirmer ce que nous croyons être. Ne plus croire que l'idéal de l'homme prôné par la société est ce que nous devons être, il faut au contraire redonner le pouvoir à notre individualité.

Les Soliloques c'est aussi une prière magnifique pour ceux qui aiment ce style, des arguments théologiques sur l'existence de Dieu à partir de nos actes moraux, ainsi qu'un argument sur l'éternité de la vérité. Pour ma part, le plus beau passage sera celui des pleurs d'Augustin, rattrapé par sa sensibilité et se laissant gouverner par ses émotions, il pleure parce que ce qu'il veut il ne le veut pas et n'arrive pas à le vouloir.

Quoique l'on dise de la conclusion, force est de constater la puissance de la méthode employée et la beauté littéraire de l’œuvre.