Je suis content d'avoir lu ce livre, bien que beaucoup de choses paraissent désuètes ou décalées : la langue, l'époque, la vision du monde.
La forme du roman parait innovante. On traverse chapitre par chapitre les hommes qu'à aimé ou qui ont aimé la personnage principal. C'est rare d'avoir un livre de ce type écrit du point de vue d'une femme. Certaines questions - comme la possibilité d'être soi-même, de trouver l'amour, d'être respectée en tant que femme aux multiples identités, avec un certain déracinement, peu choisi voire tout à fait imposé - existent dans le texte, ce qui m'a aussi paru "en avance" par rapport à la perception que j'avais de la littérature de l'époque.
En revanche, ce qui est difficile à lire c'est tout ce qui parait très décalé : qu'une relation ait pu tant peser sur la construction de la narratrice, le fait qu'elle ne se remette jamais. Et pourtant, pourquoi devrait-elle se remettre des violences qu'elle a subies ? Pourquoi est-ce qu'elle devrait ne pas ressentir toute sa vie que ce qui l'a blessée a laissé une trace ?
Voilà, je n'ai pas pris beaucoup de plaisir à la lecture, mais je suis contente de l'avoir lu.