La somme des nouvelles de Kane n'est pas si imposante. Ce fut finalement une courte production, de quoi se faire les dents avant d'attaquer le gros du boulot.
Les nouvelles sont de deux catégories, celles se passant en Angleterre et celles se déroulant en Afrique. De ces deux cadres narratifs figure une atmosphère fantasmée par un texan qui voyage depuis sa chambre, dans le temps et géographiquement.
Les aventures de Solomon Kane ont quelque chose de palpitant et d'addictif malgré de trop faibles éléments fantastiques, ces apparitions qui détériorent la santé mentale. C'est surtout, semble-t-il, les civilisations anciennes et disparues qui intéressent le plus Howard.
Solomon Kane est dans l'absolu un héros assez fade, sans passé, sans faille, sans aspérité, il n'a de valeur que confronté aux périls et aux embûches qui parsèment son chemin d'errance. Sa description est inlassablement la même, visage émacié et livide, surgissant telle une ombre du brouillard et appliquant la vengeance d'un dieu spectateur sur des bougres qui se sont écartés d'un droit sentier encadré par le bien et le divin.
La richesse du recueil, au delà de Kane et des environnements, tient en grande partie dans ses personnages secondaires. Qu'ils soient antagonistes, alter ego ou collaborateurs, la galerie de portraits de cette faune de faire valoir embellit le récit jusqu'à l'emmener au chatoyant.
Pour conclure, du culte et rien d'autre pour tous les amoureux de fantasy. Après Saint-Tolkien et Saint-Lovecraft, il fallait bien s’intéresser à Saint-Howard. Certes en ne commençant pas par Conan mais par son parent pauvre, figure du laboratoire des débuts, le mésestimé mais non moins implacable Solomon Kane
Samuel d'Halescourt