La chronique littéraire sur les radios de l'Arc jurassien

Sonny Liston était mon ami est le 3e recueil de nouvelles de Thom Jones. On commence par la nouvelle éponyme, un texte qui contient encore une dose d'espoir dans le monde dur et pessimiste de l'auteur.
Kid Dynamite est un gamin qui fait de la boxe amateur. Sur plus de quarante combats, il en a perdu vingt-sept. Louis Reine a gagné les quarante-deux combats qu'il a menés sur le ring. C'est contre lui que Kid Dynamite attend sa revanche. Ca fait presque une année qu'il a perdu le match en écoutant son entraîneur. Mais cette année c'est la bonne, il est meilleur technicien et a gagné en force. Tous les matins, il se lève à 4h pour courir sur les 6 km qui le séparent du magasin de sa grand-mère, mais personne ne croit en lui, à part sa copine et le père de celle-ci.

Thom Jones s'inspire énormément de sa vie dans les thématiques de ses nouvelles. Son père était boxeur professionnel et lui, boxeur amateur. Il a aussi fait partie du corps des Marines mais ses carrière on prit fin avec un mauvais coup à la tête qui l'a rendu épileptique.

Les Marines, on les retrouve dans trois nouvelles qui parlent de la guerre du Vietnam.
On s'indigne quand un soldat met le feu à un oiseau pour rigoler, on est tendus lorsque les membres de l'équipe Perforation s'enfoncent dans la jungle pour abattre un général de brigade nord-vietnamienne, on se mord les lèvres jusqu'au sang quand Ondine force ses soldats à l'abandonner au milieu d'un champ avec les deux chevilles cassées face à des hordes de paysans en fureur. De tout le recueil, ces 3 nouvelles sont les plus poignantes, les plus choc et frontales. Jones pose ses mots comme il les vit, de l'intérieur avec les tripes et la réalité en face.

Il nous montre aussi son parcours de concierge d'école avec la nouvelle qui s'appelle «Tarentule» où un nouveau proviseur trop zélé veut chambouler la vie des concierges d'un lycée. Il retrouvera sa tarentule perforée d'un crayon.

Les personnages de Jones ne vivent pas de grandes destinées, ils ne sont pas médecins ni avocats. Ce sont plutôt des perdants, des nains bossus ou des jeunes hommes qui ont des problèmes mentaux. Et pourtant ils arrivent à se sortir des situations difficiles que l'auteur leur fait vivre. Ils en ressortent grandis, plus sages. Et même si Thom Jones en fait parfois un peu trop, comme si on assistait à un spectacle avec sa galerie des horreurs, nous aussi on ressort grandi de ses nouvelles, avec un regard plus réaliste sur le monde.
Mei-mei
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le 23 nov. 2011

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