Je continue toujours de progresser dans mes lectures de la collection Âge d'or et voilà que c'est Soroé, Reine des Atlantes qui m'est proposé.
C'est œuvre est l'archétype même du conte qui se veut ancien, et dont l'auteur ne fait qu'une simple mise à l'écrit de ce qui est chanté, le soir, par les vieillards autour du feu commun d'un village oublié par la modernité.
Et, somme toute, c'est plutôt une réussite. Tout renforce l'aspect mythologique de l'histoire, de ce conte qui vise l'éternité en inscrivant son origine dans un temps où les héros existaient encore. L'histoire est sans surprise. Chaque rebondissement, chaque retournement de situation est prévisible, donnant au lecteur l'impression d'avoir déjà entendue l'histoire sans même l'avoir lue.
Le style de l'auteur prend naturellement une teinte antique et se maintient tel quel jusqu'au bout, sans laisser un goût de langage artificiel comme cela est souvent le cas dans ce type d'œuvres?
(Je pense notamment à Gagner la guerre de Jaworski)
Les personnages sont stéréotypés, incarnant une vertu ou un vice avant d'avoir une psychologie propre, frôlant souvent la superficialité sans jamais vraiment y tomber.
C'est donc, somme toute, une réussite. Alors pourquoi un simple 7 ? Quelle différence entre le Serpent Ouroboros et Soroé ? Et bien je trouve que Soroé est trop lisse. Il manque à l’œuvre, ici ou là, cette pointe de cynisme, il lui manque une saveur qui la distinguerait d'une histoire rabâchée. Parfois l'on voudrait répondre à l’œuvre cette phrase adolescente : "Je sais papi, tu m'as déjà raconté cette histoire. Raconte m'en une autre".
Je la recommande vivement malgré ce petit défaut, car elle est une vraie expérience de lecture, une lecture qui ne vous donnera pas le même ressenti qu'un roman ordinaire, et de ce fait, elle mérite de ressortir du lot.