Depuis la révolution industrielle qui a vu le jour dans la Grande-Bretagne du XVIIIème siècle, l’homme occidental n’a depuis eu de cesse de courir après ce mythe du développement, remède miracle à tous les maux de la société moderne dont le plus tragique n’est autre que la pauvreté. Au nom de la prospérité, des modèles économiques destinés à diffuser ce développement salvateur ont été mis en place voire imposés dans le cadre de la colonisation du monde et des marchés.


Deux siècles plus tard, ne bilan n’est pas brillant : en plus de l’aggravation de la pauvreté et de l’écart croissant entre fortunés et nécessiteux, on constate une dégradation quasi-irréversible de l’environnement et des liens sociaux et communautaires. La société est devenue égoïste et impitoyable envers ses membres, qui ne sont plus que des consommateurs asservis en perpétuel « manque », victimes de soi-disant besoins constamment renouvelés.


Et pourtant, de nombreux économistes continuent à promouvoir ce développement, en redorant son blason grâce à d’habiles jeux de mots. Fort heureusement, certains – dont Serge Latouche – restent lucides et grâce à leur travail, nous dévoilent ici la manipulation perfide qui se dissimule sous les traits politiquement correctes des termes tels que développement durable, local ou alternatif, brillantes trouvailles marketing mais concepts dénués de tout bon sens. Latouche met également en lumière la tromperie du sacro-saint indice PIB, un chiffre creux et insignifiant qui ne prend aucunement en compte le coût réel (environnemental et humain) de la production qu’il prétend évaluer.


Anecdotes et statistiques à l’appui, la terrible vérité nous apparaît enfin : le développement est la cause de la perdition de l’homme… A ce stade, on en vient à croire que toute initiative pour faire basculer notre sort est vouée à l’échec face aux puissances en place. Or il n’en est rien. Latouche conclu son étude avec une série de propositions en vue d’une décroissance conviviale dans laquelle l’homme est invité à remettre en question la place du travail dans sa vie, à avantager les relations sociales et à délaisser ses habitudes de consommateur irréfléchi et capricieux. Parmi les promesses qu’une telle décroissance pourrait tenir, celle de « redécouvrir la vraie richesse dans l’épanouissement de relations sociales conviviales à l’intérieur d’un monde sain (…) où la vie contemplative et l’activité désintéressée et ludique trouvent leur place. »

franchoi
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le 24 sept. 2015

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