La rentrée littéraire sur les radios de l'Arc jurassien

Daniel Faigel a un CV parfait : il est interne en médecine vénérienne et le fils du président de la Cour Suprême de Copenhague. Mais il est Juif.
En 1943, il est embarqué dans un train à bétail pour Terezinstadt, près de Prague.
Le camp est soi-disant un ghetto qui recueille les artistes et les intellectuels juifs, avec écoles, hôpitaux, salles de théâtre, bains publics.
Mais derrière la façade, Daniel découvre un camp de transit vers les camps d'extermination.

Terezin est un enfer de misère, de faim et de saleté, où des millers de corps s'entassent partout, sur les couchettes des baraquements, dans les couloirs de l'hôpital, à la cantine, aux toilettes, à l'usine.
En tant que médecin, Daniel travaille à l'hôpital Hohen Elbe, où les gens ont plus de chances d'attrapper une saloperie que d'en sortir vivant : pas assez de personnel soignant, de lits, de matériel, de médicaments. Les opérations se font à vif, et les patients traînent dans leur diarrhée toute la journée. En dehors de l'hôpital, Daniel fait des visites dans les baraquements pour traiter ceux qui ne peuvent pas bouger. En soignant les ampoules d'une vieille, il tombe sous le charme de Ludmilla et ses cheveux noirs.

Mais le coeur du livre, ce qui le différencie de tous les autres ouvrages sur la seconde Guerre Mondiale, c'est le fait divers sur lequel Brask s'est basé : l'embellissement du camp en vue de la visite de la Croix-Rouge danoise, en 1944.
Les bâtiments sont repeints, on sème de l'herbe, on plante des fleurs, on amène des instruments pour préparer un grand concert, l'hôpital est nettoyé, vidé de ses malades et rempli de médicaments. Tous les Juifs emprisonnés participent à la mascarade sous peine de mort.
Et la Croix-Rouge gobe tout.

Brask mélange les scènes plutôt poétiques de l'enfance de Daniel avec ce qu'il vit au ghetto. Il fait de Terezin un livre léger et facile d'accès. Mais c'est aussi sa faiblesse. Parce qu'en simplifiant et en vulgarisant les évènements, on passe à côté du drame d'une telle thématique.
C'est presque trop léger, et même si Daniel nous apprend beaucoup, on aimerait qu'il se passe quelque chose de plus palpitant, de poignant, d'intense.
Le personnage de sa mère est dans cette veine, on veut en savoir plus sur elle, sur sa folie et le mal qui la rongeait, mais les scènes cinématographiques des flashbacks ne nous emmènent pas si loin.
Mei-mei
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le 23 sept. 2011

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Mei-mei

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