Qu’est ce que le travail, aussi temporaire et insatisfaisant soit-il, peut donc bien nous apporter? C’est la question,à raison,que se pose en fil rouge la narratrice de the New me. Son petit boulot de standardiste intérimaire dans une boîte de design la fait observer les coups bas de sa responsable et le manque de solidarité de ses collègues.Elle bout intérieurement en permanence et sa vie privée ( elle est seule, sans véritables attaches) ne la comble pas non plus. Ce choix de réalisme social dans le livre est indéniablement une qualité mais c’est aussi une limite.Le blues et les colères d’une jeune intérimaire auraient eu plus de percussion si la jeune femme trouvait un échappatoire au réel. Finalement, sa rage compréhensible,son manque de satisfaction et de reconnaissance prennent beaucoup trop de place. Halle Butler, en composant un personnage pas complètement vaincu par le système et les gens, en lui insufflant des ressources et une envie de combattre aurait commis un livre moins pesant, moins sombre.Et le cheminement aurait été nettement plus agréable.Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu une littérature américaine maladroitement habitée et les critères de publication de certains éditeurs ( faute de catalogue?) interrogent.