Théorie des média : une introduction
Fiche technique
Auteur :
Dieter MerschGenre : EssaiDate de publication (pays d'origine) : 2004Langue d'origine : AllemandTraducteurs :
Stephanie Baumann, Philippe Farah, Emmanuel AlloaParution France : 2018Éditeur :
Les Presses du RéelISBN : 9782840669005Résumé : Cet ouvrage, publié en allemand en 2004 et remanié en vue de sa version française, inaugure la collection Médias/Théories. Cette collection se veut une tentative de comprendre non simplement les médias de communication de masse, mais la théorie des médias et, plus largement, la médialité. C’est sur la notion de médial, qui reste à définir dans l’aire francophone jusqu’à maintenant peu réceptive aux Medienwissenschaften, qu’insiste Dieter Mersch. Le lecteur y trouvera une histoire des médias, de la philosophie grecque à l’Ecole canadienne en passant par la philosophie allemande (le romantisme, Nietzsche, les années 1930). Il y rencontrera aussi des profils critiques ponctuels (qu’on peut isoler de l’ensemble du livre) d’auteurs éclectiques tels que Marshall McLuhan, Vilém Flusser, Friedrich Kittler, d’autres peu connus en France comme Harold A. Innis et Niklas Luhmann, jusqu’aux français Jean Baudrillard et Paul Virilio, qui ont influencé les théoriciens des médias d’outre-Rhin et outre-Atlantique. A cet égard, Théorie des médias – un outil concis et rigoureux pour s’orienter dans ce débat au cœur des sciences humaines – comble un manque dans le panorama éditorial francophone. Toutefois, Dieter Mersch, au-delà de son effort de synthèse, propose une théorie négative des médias qui lui est propre. Le caractère négatif du médial émerge de la dialectique hégélienne et de son processus de médiation, et se précise à l’aide de la pensée de Jean Baudrillard. Cette négativité est enfin reprise dans la conclusion où le médium, loin d’être cantonné aux facteurs techniques – ceux qui permettent d’enregistrer, de transmettre et calculer selon Friedrich Kittler – est conçu comme une« matérialité qui se dérobe à la perception tout en constituant son véhicule » (p. 257). C’est-à-dire une entité hybride qui occupe un interstice, un entre-deux, un véritable milieu, entre transparence et opacité. Au-delà de toute logique binaire propre à la théorie de la communication, à la cybernétique, à la pensée mathématique ou à « « la métaphore fantasmatique du réseau » (p. 261), le médial permet d’introduire dans le médium la différence, de penser le tiers. Selon Dieter Mersch cette spécificité du médium « de disparaître dans son apparition et d’apparaître dans sa disparition » (p. 264) est saisie de manière exemplaire par le domaine artistique : « les arts mettent en évidence les conditions matérielles du sens, et font affleurer les structurations inapparentes des médias » (p. 271).