Ce qui m'avait donné envie de lire Toujours plus à l'est, c'était le récit sur une année passée en Corée. Une expérience plutôt rare car du Nord ou du Sud, le territoire est plutôt "fermé". Benjamin Pelletier réussit à se faire le passeur de quelques vérités sur les coutumes, les habitants, ses moments de partages (une partie de go, ses cours de français dispensés aux Coréens entre autres). Par contre, je n'ai pas apprécié ses considérations historiques sur le pays car elles n'apportent pas vraiment un véritable éclairage sur son expérience "d'habitant-voyageur". Ce sont des anecdotes pour remplir et l'auteur n'en avait pas besoin. La description parfois assez contemplative des paysages coréens, la volonté de parler de ses racines méridionales ou de son enfance font que Pelletier s'éparpille et rend un récit de voyages trop pluriel. C'est dommage. J'aurais bien aimé également qu'il décrive plus la raison des tensions entre la Corée et le Japon car cela semble ancré dans l'identité nationale coréenne et être une blessure encore à vif tant de siècles plus tard. Reste le plaisir des déambulations à la ville comme à la campagne qui me font quand même penser que l'auteur est un affectif car il décrit mieux les gens que les choses. La formation en philosophie de Benjamin Pelletier a le mérite de faire ressortir sa curiosité intellectuelle plutôt que son matérialisme et c'est déjà heureux de le constater. Après un Hiver à Sokcho, décrivant la Corée de façon plus romanesque, j'ai été quand même satisfait de lire ce récit plus rationnel, qui a défaut de faire mieux n'a pas faire pire non plus.

Specliseur
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Lire 2016

Créée

le 18 déc. 2016

Critique lue 165 fois

2 j'aime

Specliseur

Écrit par

Critique lue 165 fois

2

Du même critique

Eiffel
Specliseur
8

Un biopic alternatif remarquable

Ce qui marque d’entrée dans Eiffel est la qualité des scènes d’époque du côté de Bordeaux où de Paris. Martin Bourboulon effectue une mise en scène épatante où chaque détail compte. Les extérieurs de...

le 13 oct. 2021

40 j'aime

Paddington
Specliseur
7

Un petit ours débonnaire dans un film drôle et optimiste

Je comprends mieux pourquoi nos voisins britanniques ont une affection si particulière pour Paddington.Ce petit ours péruvien et déraciné qui débarque à Londres a déjà un regard naïf mais pas tant...

le 14 déc. 2014

25 j'aime

3

#JeSuisLà
Specliseur
7

La destination plus que le voyage

Jesuislà est un film retors car les vingt premières minutes du film ne vous préparent volontairement pas à ce qui va suivre. En effet, le spectateur a tout juste le temps de se baigner dans la vie de...

le 7 févr. 2020

19 j'aime