Ce qui m'avait donné envie de lire Toujours plus à l'est, c'était le récit sur une année passée en Corée. Une expérience plutôt rare car du Nord ou du Sud, le territoire est plutôt "fermé". Benjamin Pelletier réussit à se faire le passeur de quelques vérités sur les coutumes, les habitants, ses moments de partages (une partie de go, ses cours de français dispensés aux Coréens entre autres). Par contre, je n'ai pas apprécié ses considérations historiques sur le pays car elles n'apportent pas vraiment un véritable éclairage sur son expérience "d'habitant-voyageur". Ce sont des anecdotes pour remplir et l'auteur n'en avait pas besoin. La description parfois assez contemplative des paysages coréens, la volonté de parler de ses racines méridionales ou de son enfance font que Pelletier s'éparpille et rend un récit de voyages trop pluriel. C'est dommage. J'aurais bien aimé également qu'il décrive plus la raison des tensions entre la Corée et le Japon car cela semble ancré dans l'identité nationale coréenne et être une blessure encore à vif tant de siècles plus tard. Reste le plaisir des déambulations à la ville comme à la campagne qui me font quand même penser que l'auteur est un affectif car il décrit mieux les gens que les choses. La formation en philosophie de Benjamin Pelletier a le mérite de faire ressortir sa curiosité intellectuelle plutôt que son matérialisme et c'est déjà heureux de le constater. Après un Hiver à Sokcho, décrivant la Corée de façon plus romanesque, j'ai été quand même satisfait de lire ce récit plus rationnel, qui a défaut de faire mieux n'a pas faire pire non plus.