Fiche technique

Titre original : All that is solid melts into air

Auteur :

Marshall Berman
Genre : EssaiDate de publication (pays d'origine) : 1 septembre 1981Langue d'origine : Anglais

Traducteurs :

Julien Guazzini, Jean-François Gava
Parution France : 13 avril 2018

Éditeur :

Entremonde
ISBN : 9782940426409

Résumé : Londres et New York se réin­ven­tent, Saint-Pétersbourg sort de terre. La marche en avant de la moder­ni­sa­tion exhume des navi­res de pierre depuis les marais de la Neva ou fait flot­ter des palais de cris­tal dont les ver­riè­res cap­tu­rent les étincelles solai­res d’un monde en révo­lu­tion. Mais la moder­nité détruit et se dévore elle-même, elle menace tout ce qui semble soli­de : d’abord les hommes à son ser­vice et plus tard les formes mer­veilleu­ses qu’elle aura enfan­tées. C’est l’ambi­va­lence – le regard chan­geant des grands témoins, de Pouchkine, Marx, Dostoïevski ou Baudelaire – que ce livre inter­roge. Au cœur des métro­po­les, les trans­for­ma­tions urbai­nes façon­nent le mode de vie, le reflè­tent, mais four­nis­sent aussi les armes de sa sub­ver­sion. Les bou­le­vards de Haussmann liqui­dent une exis­tence étouffante et unis­sent le pro­lé­ta­riat pari­sien, tout en l’excluant de la scène qu’illu­mine le moder­nisme. Le maca­dam s’ins­talle, les voi­tu­res accé­lè­rent et le vieux Paris n’est plus (la forme d’une ville change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel). Voilà un livre d’aven­tu­res, de celles que le siècle pré­cé­dent et celui d’avant encore pro­met­taient, à l’huma­nité entière, à la raison, à l’art. Des aven­tu­res en forme de villes nou­vel­les, des ave­nues tra­cées depuis la péri­phé­rie jusqu’aux cœurs des hommes, des artè­res du chan­ge­ment et de la moder­ni­sa­tion : des feux d’arti­fice dont les lueurs sus­ci­taient l’effroi et la fas­ci­na­tion. Tout ce qui est solide se volatilise constitue l’un des ouvrages phares sur la modernité, au côté de La condition postmoderne de Jean-François Lyotard ou du livre de Frédéric Jameson, Le Postmodernisme ou la logique culturelle du capitalisme tardif. Au cours de ce vaste panorama allant du Manifeste communiste, lu comme une proclamation moderniste, aux rues du New York beat, en passant par les proses de Baudelaire errant dans le Paris haussmannien, ou les grandes œuvres littéraires du « modernisme du sous-développement » russe et jusqu’à notre devenir post-moderne pour le moins ambigu et incertain, Marshall Berman nous invite à réhabiliter, en marxiste humaniste, l’idée même de modernité.