Quand Marie Javet prévient par un « toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé n’est pas toujours fortuite »,le lecteur comprend que l’auteur s’est servi de la matière de sa propre vie pour raconter cette histoire. Un écrivain a toujours plus de percussion quand du vécu imprègne son récit. Ce que j’ai bien aimé également dans toute la mer dans un coquillage, c’est sa construction peu balisée.Marie Javet, via Claire sa narratrice, nous fait partir d’un point de départ contrarié. Arrivant au burn-out dans son boulot dans l’édition, la jeune femme ne trouve plus aucun sens non plus dans ses rencontres et les événements de sa vie.Un retour aux sources dans le Sud, où vit la mère de Claire, sera aussi le début d’autres prises de conscience.Une trajectoire de vie n’est jamais droite et Marie Javet le décrit très bien.J’ai apprécié de la même façon son approche sur le virtuel et les réseaux sociaux dont la consommation raisonnée est une illusion.Comme les trois-quatre cigarettes de Claire et celle-ci finit toujours par y revenir.L’entre deux réel/ virtuel constituant un équilibre à surveiller comme l’huile sur le feu.En tous cas, Claire a abordé le bien-être, des circonstances où le mental régresse mais où il faut réfléchir en pleine conscience à la vie.C’est déjà une progression remarquable mais où se dessine entre les lignes,une inexorable tendance à retrouver ses démons ( la communauté d’amis virtuels pour distiller des idées comme la décroissance et le minimalisme).Si Claire a trouvé une manière de fonctionnement la contentant au quotidien, pourquoi a-t-elle besoin du groupe pour partager son expérience? J’ai du mal à comprendre cette posture. Le personnage d’Hélène ( la dame avec son chien) est la seule comprenant que Claire, comme des tas de jeunes de sa génération, est dans une dépendance affective pour se sentir légitimée. Je crois que le propos soujassant de Toutela mer dans un coquillage est là. Que la destination d’un être ne doit jamais être acquise et qu’il nous faut quitter nos œillères quand nous fonçons droit dans le mur. Cette impermanence comme vérité bienfaisante dans l’existence.