Traces des adolescents en maison de redressement sous l'Occupation

Résumé : ÿ partir des registres d'écrou d'une "maison de redressement" ; située au 19 rue de Crimée, à Paris, pendant l'Occupation, Jean-Luc Einaudi enquête sur le sort d'adolescents remis à la police française ou aux Autorités allemandes. Pourquoi ont-ils été arrêtés ? Que sont-ils devenus ? Identité, religion, raison de l'emprisonnement, rédaction qu'on leur demande d'écrire, etc. Les documents administratifs, dont des fac-similés sont reproduits dans le livre, dévoilent une terrible machinerie. Certains de ces adolescents seront assassinés dans les camps nazis. D'autres ont survécu et témoignent. Livre de mémoire, Traces n'en pose pas moins la question toujours actuelle de la conscience et de la responsabilité personnelle. ÿducateur, Jean-Luc Einaudi est aussi l'auteur de nombreux ouvrages, notamment sur la période de la guerre d'Algérie. La Bataille de Paris, 17 octobre 1961 (Seuil, 1991) a permis de faire connaître ce crime commis lorsque Maurice Papon était préfet de police.Extrait du livre:Nous sommes en février-mars 1941. Joseph Barthélémy est Garde des Sceaux de l'ÿtat français que dirige le maréchal Pétain. Il va occuper cette fonction jusqu'en janvier 1943 et marquer son passage par la loi raciale du 2 juin 1941 sur le «statut des Juifs» et la loi du 14 août 1941 créant des Sections spéciales, chargées de condamner des résistants de manière expéditive. Dès le 28 août 1941, trois premières exécutions par la guillotine vont avoir lieu à la prison de La Santé en application de cette loi.Fernand Contancin est, quant à lui, le directeur de l'Administration pénitentiaire et des services de l'ÿducation surveillée. Il va également demeurer à ce poste jusqu'en 1943. Jean Bancal, inspecteur général adjoint des services administratifs, publie un Essai sur le redressement de l'enfance coupable. Il