De Troupe 52 , l'auteur dit dans ses remerciements que son père, son éditeur, son agent ... lui ont tous fait la même réflexion : "Tu tiens peut-être quelque chose". Et le moins que l'on puisse dire c'est que tous ces premiers lecteurs avaient sacrément raison. Un parfum de Sa majesté des mouches de William Golding, un soupçon de la série Magie de Graham Masterton , et un vrai souffle kingien comme l'auteur le reconnaît lui-même font de ce roman une vraie réussite.
5 gosses de 14 ans, 5 amis partis en camp scout sur une île inhabitée, se retrouvent bloqués en compagnie d'un hôte particulièrement agressif et dangereux. Ne souhaitant pas spoiler je ne dirai rien de cet invité mystère mais sachez que débute alors un terrifiant récit de survie. Les caractères et personnalités de chacun vont se révéler, certains se montreront ingénieux, d'autres perdront la face, l'un d'entre eux finira par dévoiler un côté obscur, un psychopathie qui mettra le groupe en grand danger. Chacun tentera de faire front, d'échapper à une mort certaine, terrible, de se soustraire à la peur d'être dévoré vivant, de s'auto dévorer, de s'entre dévorer.
Certains passages sont très difficiles, très gores mais jamais inutilement violents. Par contre, il m'a été impossible de lire plusieurs pages mettant en scène des animaux : la mise à mort d'un chaton et d'une tortue de mer. Ces scènes se justifient toutes deux mais la longueur de chacune et la cruauté, voulue ou non, employée par les auteurs de ces actes m'ont glacé le sang. Je suis une chochotte, je l'avoue mais je savais que ces images me hanteraient pendant des jours et j'ai préféré zapper.
Au final un excellent roman de terreur auquel je ne reprocherai qu'une seule chose : j'aurais aimé avoir de l'empathie pour les personnages, j'aurais voulu que ces héros volontaires ou involontaires me fassent frémir, me donnent envie de dérober un bateau pour tenter d'aller à leur secours. Mais finalement je suis restée sur ma faim, n'arrivant pas à souffrir à leur côté, ne parvenant ni à les aimer assez ni à haïr complètement celui qui se révèlera être un monstre. Car finalement - et j'aurais l'occasion d'en parler prochainement -, ce qui me nourrit en tant que lectrice, c'est cet attachement que j'éprouve pour les personnages.