Un homme aborde une femme… Couplé à une actualité plus que jamais articulée autour du thème de la condition de la Femme dans nos sociétés, le nouveau roman de Fabienne Jacob publié aux éditions Buchet-Chastel avait tout pour retenir l’attention. Résultat des courses ? Lettres it be vous dit tout dans cette chronique.

La bande-annonce

« Les mots que me dit le Professeur pendant l’amour ne sont pas si différents de ceux des hommes de la rue. Quand c’est sa bouche qui les prononce, ils ne me choquent pas. […] Parfois même ils me plaisent. »

Une femme qui vient d’être plaquée se souvient des mots que les hommes lui ont dits dans la rue. Des cailloux lancés contre son vélo de petite fille aux mots crus qu’un inconnu a lancés contre elle et sa robe d’été. Elle confronte alors son expérience à celle des autres, voisines ou amies, femmes charnelles, vivantes, affranchies dans leur corps et dans leur langue. Une liberté qui peu à peu la contamine et lui permet de trouver en elle des ressources insoupçonnées. Loin de toute convention, fût-elle contemporaine, ce roman tisse, dans une langue puissante et poétique, l’éloge d’une rue joyeuse, désinvolte, insondable terrain de jeu et de hasard, où se jouent la relation homme-femme et sa part inhérence d’ombre et de trouble.

L’avis de Lettres it be

Fabienne Jacob n’en est plus à son coup d’essai. Après Les Séances paru en 2016 aux Editions Gallimard, la voilà qui revient en librairie avec Un homme aborde une femme aux éditions Buchet-Chastel. L’occasion pour l’auteure née en Moselle de tenter de sonder les âmes au sujet de la relation Femme-Homme. Pari osé, même si plutôt bien joué sur le plan mercantile. Mais au niveau littéraire, ça donne quoi ?

« Le monde a évincé le risque. Le monde se pasteurise, un yaourt. Risque zéro, ils répètent à l’envi. Je continue d’aimer le risque. »

La quatrième de couverture sème d’emblée le trouble sur les intentions de l’auteure : « […] l’éloge d’une rue joyeuse, désinvolte, insondable terrain de jeu et de hasard […] » Un morceau de synopsis pour ne plus rien comprendre une fois la lecture terminée. Dans ce mélange de courtes phrases, parfois bien senties, l’incohérence et/ou l’incompréhension pointe(nt) bien trop souvent le bout de leur nez. Difficile d’abord le fond de ce texte : il se fait chercher et deviner souvent à tort, comme les intentions des femmes envers les hommes, des hommes envers les femmes, de Fabienne Jacob envers ses lecteurs…

« L’amour est une construction de l’Occident et dans les grandes villes les couples restent ensemble car ils n’ont pas les moyens de se loger séparément. »

Bon, il a été difficile de se l’avouer, la lecture a été prolongée jusqu’à son terme pour être certain de ne pas poser la mauvaise question… Mais le constat est sans appel : pourquoi Fabienne Jacob s’est-elle lancée dans ce texte ? Diatribe anti- ou pro-féministe ? Souvenirs personnels ? Mielleux étalage égocentré ? Difficile de se faire une opinion avec un texte non pas mal fait, non pas mal construit. Juste incompris, dans sa nature et ses visées. Une lecture manquée, peut-être…

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