Julien et Benjamin sont jumeaux. Auprès d’une mère légèrement fantasque mais débordante d’amour ils vivent heureux jusqu’à ce qu’un prédateur fasse exploser ce trio solaire.
1976, alors qu’ils sont en vacances en Italie, Benjamin est enlevé. Il a huit ans. Il vivra cinq ans d’enfer avant d’échapper au monstre qui lui a volé son enfance.
Quarante ans après l’enlèvement, un procès s’ouvre, mais ce n’est pas celui du ravisseur. Celui qui est sur le banc des accusés, c’est Benjamin.
Âme sensible s’abstenir ! Ce roman est une plongée au plus profond de la noirceur humaine, une exploration incisive du mal. Il faut avoir le cœur bien accroché pour venir à bout de ce livre et pas seulement sur les cinq années que dure la captivité de Benjamin. Car ces années seront évidemment lourdes de conséquences pour l’enfant devenu adulte.
Les scènes s’enchaînent retraçant les quarante ans de vie de Benjamin, ses souffrances, les séquelles inévitables et son impossibilité à renouer avec sa vie passée.
Mais aucune trace chez Isabelle Desquelles d’une démonstration en force ou d’une quelconque provocation, tout dans l’écriture est fait avec sensibilité et une certaine retenue. Difficile en effet de ne pas s’embourber dans un sujet aussi puissant que celui-ci, et l’auteur y met ce qu’il faut de questionnements et d’humanité pour ne pas sombrer dans le sordide.
La lecture demeure éprouvante et rude, heureusement, pourrais-je dire, le livre ne fait qu’un peu plus de 220 pages. Mais quelle intensité !