Un livre difficile. Non par à lire car il se dévore, mais l'atrocité des allemands est décrite avec recul, presque sans jugement, ce qui en renforce l'horreur.
Les premiers temps étaient les plus affreux. Ils leur faisaient tondre la pelouse avec les dents, tenir debout les mains sur le crâne pendant deux jours non stop sans manger ni boire pour leur faire avouer ce qu'ils voulaient. Ils étaient battus encore et encore à tel point que je me suis demandé où les allemands pouvaient bien trouver cette haine.
Et puis on voit l'escalade. D'un camp de concentration de polonais, Auschwitz devient un camp de la mort pour les juifs. On imagine sans peine les milliers de personnes disparaissant sous le gaz mortel. On se représente les corps entassés attendant d'être brûlés dans les crématoriums. Et juste à côté de tout cela, les autres détenus qui travaillent en sachant l'avenir qui les attends. L'horreur pur. Et les allemands qui les obligent à chanter...

Heureusement pour Jerzy passé la première année, la suite est moins difficiles. Il tombe sur des kapos plus souples et arrive même à monter dans la hiérarchie des détenus. Sa chance à été d'être dans les premiers arrivés dans les camps: il est le numéro 243.

Mais dans le noir complet, il peut parfois y avoir une étincelle de lumière. Cette clarté, Jerzy l'a trouvé en la personne de Cyla. Il sait qu'elle ne survivra pas au camp. Il sait qu'il l'aime. Alors il va la sauver au péril de sa vie.
Il met en place un plan de sauvetage précis qui ne laisse place à aucune improvisation et c'est la peur au ventre qu'ils se lancent...

Ce livre m'a fait passer par toute la palette des émotions. De l'horreur, à la pitié, à la tendresse et au respect devant leur courage à tous les deux. Il permet aussi de comprendre le développement de la pire usine de la mort de tous les temps. On y découvre des SS qui s'ennuient à la fin de la guerre et qui marchandent avec les détenus pour avoir des cigarettes ou du saucisson. On ressent la peur omniprésente de se faire tabasser ou pire, de mourir. Et on lit vite comme pour se débarrasser de cette angoisse qui augmente à mesure des pages. De cette gêne...

Le style ne démontre pas de la grande littérature mais se lit facilement. Thielke est un journaliste allemand qui a enquêté quatre ans avec Jerzy et Cyla.. Ainsi le livre est écrit plutôt à la manière d'un reportage, alternant faits historiques et sentiments des personnages.
Hanaelle
6
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le 3 mai 2012

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