Plus un témoignage historique ou un essai sur le passage de l'artisanal à l'industriel qu'un texte sur la typographie. Finalement, Un essai sur la typographie est le reflet d'une époque, écrit par un typographe qui évoque sa discipline à titre d'exemple mais ne questionne pas tant les fondements de la discipline.


En revanche, pour ce qui est de questionne le bon usage de l'artisanat, de l'industrie ou d'un possible mélange des deux, Eric Gill nous explique assez bien son point de vue. Ceux qui ont travaillé à cette édition en français semblent lui reprocher de ne pas prendre parti, mais il me semble quand même plutôt défendre l'artisanat, même s'il ne néglige en rien les possibilités offertes par l'industrie et aimerait sans doute les voir se développer (peut-être doute-t-il qu'elle puisse les atteindre un jour...). Certains passages ont un peu vieilli, notamment lorsqu'il parle de la mécanisation qui pourrait permettre une réduction du temps de travail ou de certains aspects de l'imitation de l'artisanat par l'industrie, mais sans que l'idée globale ne perde de son intérêt.


Le dernier chapitre se détache un peu du reste de l'ouvrage, en s'intéressant plus à l'écriture et sa possible rationalisation. Il apporte une belle ouverture et replace un peu plus au centre la typographie (même si elle n'est pas du tout centrale dans ce chapitre).


Au niveau de sa réalisation, le livre n’est pas très agréable à lire : assez dur à ouvrir, avec des marges fines, des lignes courtes et des césures toutes les trois lignes. Je ne sais pas non plus si ça vient du texte de base, mais là on abuse totalement de l’esperluette au point que ça en devient énervant. Gill en parle d’ailleurs à un moment, disant qu’il est pour l’usage d’abréviations qui permettent de rendre les mots plus courts et de former de plus jolis drapeaux.
Il y a aussi un sérieux problème au niveau du placement des figures qui arrivent toujours au mauvais moment et des légendes hyper mal placées (parfois au milieu des paragraphes, en milieu de page), qui n’aide pas vraiment à clarifier ces passages.
En revanche, je dois tirer mon chapeau à la justification des deux pages qui traitent justement de ce sujet, bien que les autres conseils de ce chapitre auraient gagné à être appliqués aussi ici.


Au niveau de l’écriture, ça se lit plutôt bien, d’autant que Gill arrive à nous caler quelques pépites à coup de comparaisons plus ou moins inattendues à la religion.

lislb
7
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le 12 févr. 2017

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lislb

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