C’est l'histoire de Soledad. Alors qu'elle devrait profiter de ses vacances avec ses amis, le bac en poche, la jeune fille s'est finalement résolue à passer ses vacances auprès de sa grand-mère dans les Pyrénées. Il faut dire qu'entre le divorce de ses parents dont son père ne parvient pas à se remettre et la mort il y a quelques mois de son grand-père, Soledad sait qu'il est important qu'ils se serrent les coudes. Malgré ses bonnes intentions, ce n'est pourtant pas de gaité de cœur que la jeune fille s'apprête à passer plusieurs semaines loin de tout, au rythme régulier des journées passées dans le jardin. Mais ce quotidien simple et routinier ne tarde pas à être bouleversé par la présence d'un rôdeur qui sillonne la montagne et s'attaque aux animaux. Si Soledad est angoissée à l'idée de cette menace, sa grand-mère semble plutôt sereine, assurant qu'Albert, l'immense chêne qui pousse dans la cour, sera leur gardien…
En voyant que Marie Pavlenko avait sorti un roman estival avec une jeune fille qui part passer l'été chez sa grand-mère, sur fond de divorce de ses parents, j'ai sauté sur la chose, m'attendant à un nouveau Un si petit oiseau ou un Je suis ton soleil qui ont été deux coup de cœur. Malheureusement, c'était mal juger ce livre, qui n'est pas du tout un contemporain « banal » qui raconte la vie d'une jeune fille, mais plutôt un livre à mi-chemin entre plusieurs genres : thriller-fantastique-tranche de vie. En réalité, il a l'air de se rapprocher plus de « Et le désert disparaîtra » , roman qui aborde des thématiques chères à l'autrice, avec une intention écologique évidente. On retrouve d'ailleurs cet engagement à travers les choix éditoriaux, avec un roman non pelliculé, imprimé avec de l'encre végétale sur du papier issu de programme d'exploitation contrôlé des forêts.
Dans ce roman, nous plongeons au cœur des montagnes françaises, dans un petit village, au cœur de l’été. Nous sommes véritablement dépaysés et isolés dans un petit écrin rural. Un été avec Albert est plus un hommage à la famille et à la nature.
Du début à la fin, j’ai été transportée auprès de Soledad et j’ai beaucoup apprécié passer cet été en sa compagnie.
Un été avec Albert a été une très belle lecture pour moi ! Comme pour tous les autres livres de Marie Pavlenko, la plume est magnifique, immersive et très fluide. Une histoire douce qui parfois devient angoissante, effrayante. Un brin de fantastique, beaucoup de tranches de vie de Sol et sa grand-mère, un soupçon de thriller au passage et un Albert qui nous donne de la matière pour tous ces thèmes. Je ne m’attendais pas du tout à ce que le récit prenne cette direction mais j’en ai été agréablement surprise car cela changeait de ce que j’avais l’habitude de lire ! La chute était tout simplement très bien trouvée inattendue, originale et percutante par sa symbolique.
Ce livre sera une bonne lecture pour les plus de 13 ans et vraiment pas mal du tout pour les adultes.
Djouher