Livre découvert au détour d’une flânerie dans ma librairie mère où deux arguments de poids m’ont décidé à l’acheter. D’abord le sujet, les derniers jours du prodigieux acteur Patrick Dewaere et puis la bibliographie de l’auteur. Un type qui a écrit des ouvrages dont les titres sont « L’effervescence de la pitié » ou « Marie-Madeleine », revêtant un caractère clairement catholique ne pouvaient que susciter mon intérêt.
Je me demande qu’elle est le niveau d’enquête qu’a dû mener Guépy pour pénétrer à ce point sans douter dans la psyché de Dewaere. S’est-il contenté de se documenter, compilant articles et interviews ou a-t-il poussé le vice de l’investigation en rencontrant tous les protagonistes qu’il cite et met en scène dans son livre ; au premier chef Claude Lelouch, omniprésent dans l’ouvrage en qualité de dernier metteur en scène de l’artiste sur « Edith et Marcel ».
C’est correctement écrit, on voit que l’on a affaire à un écrivain sérieux, appliqué et cultivé mais rien de suffisamment transcendant qui puisse laisser dire que l’on est en présence d’une personnalité véritablement singulière.
La thèse du bouquin est que, comme son titre l’indique, Dewaere est un fauve incontrable et instinctif alors que Guépy s’échine à nous prouver que sa réputation est exagérée voire carrément erronée. Mais si c’est hypertrophié, où est le fauve ?
Pour conclure, une belle tentative littéraire, celle de nous plonger dans les derniers jours d’une légende du cinéma français avant son suicide inexorable.
La narration des quelques jours de tournage avec Lelouch et Evelyne Bouix est passionnante pour qui s’intéresse un tant soit peu au cinéma hexagonal.
Et puis ce chauffeur de taxi, qui semble envoyé du ciel, démoniaque ou angélique, dialoguant avec le fauve pour un peu mieux le perturber, restera un personnage éminemment mystérieux.
Samuel d’Halescourt