Une fois n'est pas coutume, c'est avec une citation extraite du roman que je commencerais ma critique :
Elle est là, à cinq mètres devant moi et quelque chose me souffle qu'elle est la femme de ma mort parce que c'est ça, non, la femme d'une vie ? On veut être avec elle quand la mort arrive.
Pourquoi ce choix ? Tout simplement parce que je trouve cette phrase d'une véracité saisissante proprement bouleversante, et ainsi donc digne de recevoir l'insigne qualificatif d'apophtegme.
Un jour on fera l'amour est un livre poignant, variation profonde sur le thème de l'amour. Isabelle Desesquelles y narre l'histoire de Rosalie et Alexandre, deux êtres que tout oppose. Elle collectionne les amants tandis que lui ne veut pas se fourvoyer dans des aventures sans lendemain, lui faisant dire qu'à trente ans il a « le curriculum vitæ amoureux d'un nouveau-né » ; elle vit à cent à l'heure tandis que lui prend le temps de regarder passer la vie ; elle est l'archétype de la working girl tandis que lui gère de manière quasi artisanale un cinéma de quartier. Pourtant, vous vous en doutez très certainement, leurs chemins vont se croiser et l'attirance s'avérer mutuelle.
Dans ce très court roman, l'auteure interroge le verbe aimer et les mots qu'elle couche sur le papier tiennent autant de la réflexion philosophique que du récit romanesque. Les personnages sont certes issus de son imagination, mais les pensées qu'elle leur prête, les réflexions qu'elle extrait de leur cerveau sont pour leurs parts bien réelles et loin d'être dénuées de sens.
Un jour on fera l'amour est un ouvrage puissant qui amène le lecteur à disserter avec l'auteur et ses personnages sur l'amour, ce sentiment universel qui nous transporte tous. A noter également que, de par la profession d'Alexandre, le livre regorge de références cinématographiques qui n'ont pas été pour déplaire à l'amoureux du septième art que je suis.