Paul Colize nous fait une nouvelle fois la démonstration de son talent ...
Ah, Back Up … ce fabuleux roman que j’ai dégusté page après page. À dire vrai, on peut parler d’initiation mais également de révélation en matière de romans noirs. Loin d’être repue, après ce qui fût pour moi un coup de cœur l’année passée, je brûlais d’impatience de savourer un prochain roman de la même trempe. J’étais bien loin d’imaginer ce que me réservait Paul Colize avec UN LONG MOMENT DE SILENCE …
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1920
WLADYSLAW OUVRE SA PHARMACIE À LWHÓW.
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1948
TROIS JEUNES ITALIENS ATTENDENT LA SORTIE DES ÉLÈVES DU BROOKLYN COLLEGE DEVANT LEUR COUPÉ HUDSON ROUGE.
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1952
UN HOMME POURSUIT UNE FILLETTE SUR LE PARKING ENNEIGÉ DE L’AÉROPORT DE STUGGART.
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1989
UNE FEMME ABORDE TROP VITE UNE COURBE SUR LE RING DE BRUXELLES.
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2012
STANISLAS DÉSHABILLE UNE FEMME QU’IL CONNAÎT À PEINE.
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Une quatrième de couverture énigmatique … allez, je vous en dis un peu plus, mais juste ce qu’il faut, pour laisser la part de mystère qui entoure UN LONG MOMENT DE SILENCE …
Le Caire, 1954.
Vingt et un morts et une trentaine de blessés, voilà le lourd bilan humain après l’attaque sanglante ayant eu lieu à l’aéroport. L’enquête de « La tuerie du Caire », menée conjointement par les polices égyptienne, néerlandaise, anglaise, française et américaine sera abandonnée en mars 1961 faute d’indice.
UN LONG MOMENT DE SILENCE de Paul Colize
Paris, 2012
Après vingt ans de recherches, Stanislas Kervyn, présente au public sa première œuvre « La victime oubliée ». Fils d’une des victimes, il rend hommage à son père à travers ce document consacré à la tuerie du Caire. Mais après l’émission, un témoignage inattendu va tout remettre en question. Un vieil homme prétend qu’il faisait partie du commando qui est intervenu ce jour-là.
UN LONG MOMENT DE SILENCE de Paul Colize
New-York, 1948.
À quelques jours de son dix-huitième anniversaire, Nathan Katz débarque à Brooklyn. Quelques mois après son arrivée, il rejoint une organisation baptisée « Le chat ». Tous les membres de cette organisation sont juifs et ont perdu une partie de leur famille dans les camps. D’abord chargé de mener des enquêtes sur certains criminels de guerre nazis afin de préparer un dossier à charge contre eux, il reçoit rapidement son premier ordre de mission sur le terrain. Il va alors traquer les responsables et les complices de la mort de leurs frères, pour les confronter à leurs crimes mais également pour les leur faire payer.
"A l'œuvre, on connaît l'artisan." Jean de La Fontaine
Un artisan, voilà comment je qualifierai Paul Colize. Plus exactement « un artisan du verbe ». À travers une construction habile et méticuleuse « à la sauce Colize », l’auteur façonne et associe les mots afin de créer un roman d’une impressionnante richesse.
L’auteur s’attache à retracer l’histoire vraie de cette mystérieuse organisation clandestine « The Owl » -la chouette- rebaptisée pour l’occasion « Le chat ». Ce récit à mi-chemin entre le roman noir et le roman historique, s’étale de 1920 à nos jours et combine les destinées de personnages réels et imaginaires. Il se déploie notamment à travers deux histoires. Celle de Stanislas Kervyn, détestable homme d’affaires, égocentrique et obsédé sexuel, en guerre contre l’humanité. Le voilà de nouveau au point de départ, lui qui avait décidé de mettre un point final à cette quête obsessionnelle afin de recommencer à vivre. Celle de Nathan Katz, émigré juif, étudiant à la vive intelligence qui deviendra sous nos yeux « l’homme qui tue les rats en les regardant dans les yeux », un vengeur assouvissant la rage qu’il a dans le cœur en réalisant son devoir.
Ce roman regorge de qualités se mêlant admirablement les unes aux autres. Une intrigue complexe, des personnages qui ont du corps, du suspense, des émotions, le tout porté par une plume alliant élégance, intelligence, précision, efficacité et sobriété … que demander de plus ?! Une fin déconcertante. Vous l’aurez aussi. Sous le choc des dernières lignes, il a fallu que je relise une seconde fois la fin, pour être certaine de bien avoir saisi. Une fin déconcertante mais plus encore, poignante.
Paul Colize nous fait une nouvelle fois la démonstration de son talent. 470 pages où rien n’est laissé au hasard, que ce soit dans le fond ou dans la forme. Du reste, pour une couverture qui dans un premier temps ne m’avait pas convaincue, je la redécouvre avec une émotion particulière.
Virtuose des mots porté par sa passion, Paul Colize nous offre un savoir-faire de grande qualité. Merci Paul, pour ce long moment de plaisir …
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