Une fois que ma décision est prise, j'hésite longuement
Cette citation de Jules Renard s’applique merveilleusement à Ignacio, antihéros attachant, mais non moins antipathique et égoïste qui accompagne le lecteur tout au long de ces 600 pages.
J’avoue ne pouvoir être catégorique suite à cette lecture.
L’écriture me semble agréable, sans toutefois s’économiser de certaines longueurs répétitives. Cette redondance permettant d’instaurer ce sentiment hésitant et d’inaction du personnage principal. Finalement, ce dernier a autant de prise sur les choses qu’il subit que le lecteur découvrant chaque ligne de cet étonnant roman.
Les différentes scènes que saisit Ignacio accèdent au plus près du Bogota des années 60/70. Les boites de nuits malfamées, les discussions politiques stériles, des dirigeants corrompus et agressifs, une ville qui dégage une violence permanente, l’alcool et la drogue comme échappatoire et raison de l’inaction.
Je n’irai pas jusqu’à reconnaître que c’est un chef d’œuvre, même si, irrémédiablement, une émotion étrange enveloppe cet ouvrage.
En somme, je le conseille vivement.