Léger et pesant à la fois, mélancolique et un peu raté

Voilà un livre de mélancolie et de souvenirs de la dernière génération qui a grandi presque sans télévision, ou ordinateur et encore moins internet.
Une génération qui a vécu dehors, une époque post -68 ardes (leurs parents), qui a amené le règne de l'argent roi et de la vie à travers la consommation.
On a ici un ensemble de tableaux, un peu en désordre, bien ciselés, avec quelques doses d'humour et de bons mots, dans un enrobage de souvenirs bucoliques.

C'est le livre de ma génération, devrais-je, m'écrier!!!

Et pourtant... bien qu'appréciant le style, et me reconnaissant sur plusieurs tableaux, j'ai dû m'y reprendre à 3 fois pour lire ce livre et ma lecture s'est étalée sur plusieurs mois.

Livre qui se veut une tranche de vie, il est creux, bourgeois, égo centré, exaspérant de mièvrerie et dans ces quelques critiques sociétales - complètement à côté de la plaque.

Prenons une exemple. Notre génération a été politique.
Comment un fils d'immigré russe a-t-il pu passer à côté de la chute du mur de Berlin ou de la fin de l'URSS?
Ce n'était pas le propos, me direz-vous, c'est un livre sur l'intime, le personnel...

Sauf que voyez-vous, mon intime et personnel, est aussi jalonné d'évènements comme cela.
1981, la victoire de François Mitterand... c'était comme la France championne de France de foot.
Il y avait plein de monde dans les rues, cela kalxonnait de partout. J'avais 9 ans, et je n'y comprenais rien. Mais cela m'a marqué.
1989 la chute du Mur... J'avais 17 ans. Je n'y comprenais pas grand chose de plus. On regardait la télé... mais pareil, cela bruissait énormément dans les communautés concernées.
Et ainsi de suite...

Et pour les herbes coupées (terminologie repris deux fois avec un sens différent dans les deux derniers chapitres - ce qui fait un peu artificiel), vous m'excuserez mais il y avait déjà de nombreux enfants qui respiraient les vapeurs du bitume, l'été.

Au final, bravo pour l'écriture, mais le livre ne vaut guère plus qu'un carnet intime dont on aurait déchiré et mélangé les pages...