Un crime a eu lieu. Ce n’est pas un cadavre que l’on découvre, mais des dizaines et des dizaines. Un poison, dérivé de l’essence, est déversé dans une rivière tuant la quasi totalité des truites y habitants. Un forfait terrible pour la faune qui aura de nombreuses autres répercutions.


Le shérif des lieux, Les, trouve les preuves incriminant un habitant du coin, le vieux Gerald, un peu trop fortes pour être vraies. Et puis quand on aime autant les truites que ce dernier, où trouver le cœur de les empoisonner? Il va ainsi commencer à chercher des indices, d’infimes informations finissant par aboutir à l’innocentement de Gerald.


En parallèle nous avons Becky, une garde forestière au passé douloureux qui trouve refuge dans la douceur et le calme de la nature. Pseudo copine du shérif, fille spirituelle de Gérald. Sûre et certaine que son père adoptif ne peut avoir commis le délit, elle replonge dans ses souvenirs difficile et revit ce qui l’a aidé à surmonter la souffrance. Grâce à la poésie des couleurs, des sons et de tout ce qu’elle a à offrir, la nature offre un cocon de protection et de sécurité à qui la demande. En suivant Becky, nous voguons doucettement sur un nuage de coton en observant ce que nous voyons habituellement sans le voir. Il faut savoir prendre le temps pour réellement saisir les choses. Il en va ainsi de même pour Les avec son enquête policière. En gros, Becky incarne la nature quand Les incarne la ville.


Il y a beaucoup de personnages, tous liés dans cette vallée. Une bourgade tranquille des États-Unis qui connait inexorablement l’emprise de la méthamphétamine sur sa population. Au départ ville paisible, elle se trouve désormais gangrené et menace de s’écrouler (comme la nature souillée par la pollution). Dans sa recherche de responsable, Les remontera différentes pistes. La drogue, l’argent, le fondement de tout crime commis.


Doux et mélancolique, ce roman noir séduit par sa poésie et sa narration différente des habitudes. Un message pour notre planète et la prise de conscience individuelle pour sauver la nature, mais aussi l’humain. Chaque personne bonne peut finir mauvaise à cause de mauvais choix, mais l’inverse est tout autant possible sous peine de le vouloir. Chaque action porte ses répercutions et doit en assumer les conséquences.


https://cenquellesalle.wordpress.com/2019/06/30/un-silence-brutal/

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le 10 avr. 2021

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