Une lecture contemporaine
Le lecteur lit l’histoire d’une famille contemporaine. Le lecteur apprend que le père aime faire les courses au supermarché pour ses enfants, regarder les fesses des femmes dans la rue, aimerait...
le 1 janv. 2019
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Roman désenchanté, pessimiste sur la société britannique actuelle, à travers le portrait d’une « famille contemporaine ». Famille conforme au modèle généralement admis de réussite sociale : aisance financière, pas de séparation des parents, confort matériel, collèges et lycées de bonne réputation pour les enfants, professions reconnues et popularité du « chef de famille »… Pourtant, les personnages sont à la dérive. Solitude affective, manque d’amour et d’empathie, pas d’échanges au sein de la famille où les membres se côtoient sans se voir vraiment les uns les autres. Chacun est enfermé dans sa bulle et plus ou moins inadapté à son environnement. Impression de malaise, étouffement. Hypocrisie et indigence des rapports sociaux. Aliénation par un travail inintéressant et l’hyper consommation comme seul objectif. Vies bouffées par les écrans, la dictature de l’audimat/du chiffre d’affaire et celle de l’apparence... Chacun souffre d’une addiction sournoise qui témoigne d’une fuite vis-à-vis de la réalité (dans le jeu vidéo, la drogue, l’alcool, les médicaments, l’auto-mutilation...). Même le sexe est triste. Ellen, la fille qui aime écrire des poèmes, est le seul personnage pour lequel on a un reste d’espoir parce qu’elle ressent quelque chose de « vrai » en étant amoureuse de quelqu’un de réel (et non « virtuel » comme son frère).
Mais ça se finit mal pour elle aussi. Lorsque enfin elle obtient ce qu’elle désirait, elle en est déçue (en attendait-elle trop?) Attitude consumériste dans la relation à l’autre, relation sans lendemain. Il est trop tard pour elle aussi.
Un style minimaliste et décalé qui convient bien au sujet traité, énumérations, répétitions, d’où une sorte d’effet hypnotique qui correspond à ce que ressentent les personnages en plein désarroi ou sous l’emprise de la drogue, mais qui peut aussi devenir lassant à la longue. Tout est imprégné de tristesse et d’une ironie cinglante (on rit jaune). Dans chaque sous-partie, on suit le PDV d’un des personnages. À chaque fois, le perso dit le contraire de ce qu’il pense jusqu’au moment où il « craque » et lâche une parole sincère ou commet une action qu’il s’interdisait jusque là, ce qui conduit à un crash/accident/burn out menant non à une libération mais à un nouvel enfermement (dans les médicaments). La vie (ou ce type de vie) est une impasse. Pas d’issue.
Fin un peu décevante pour moi, un peu trop démonstrative, sans réelle surprise.
A lire... (l'expérience littéraire en vaut la peine !) si on n'est pas trop déprimé.
Créée
le 8 janv. 2019
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